Contribution d’un adhérent : Le chenal, pas dangereux ? !

Publié le: 6 mars 2008

Catégorie: Contributions adhérents

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Georges Grenier, ancien officier de l’Armée de l’Air et ingénieur à la retraite (Direction Générale de l’Aviation Civile) nous fait part de ses interrogations relativement à la dangerosité du chenal du fait de la présence d’explosifs de la seconde guerre mondiale et sur la question du survol par des avions de chasse de l’armée de l’air. Interrogations qui prennent sens par rapport à l’actualité du moment et auxquelles 4Gas et Le PAB n’avaient apparemment pas vraiment pris la peine de répondre.

La contribution de Monsieur Grenier
Ce matin, mardi 26 février 2008, à 08h45, j’entends sur Radiobleue La Rochelle que :
« Au cours de travaux, plusieurs mines antichars datant de la seconde guerre mondiale ont été découvertes hier à Saint-Palais-sur-Mer. Le front de mer a été interdit.« 

Journal Sud-Ouest du mardi 26 février 2007, édition Royan/Jonzac (citation in extenso)
Saint-Palais-Sur-Mer. Un dépôt de mines antichars de la dernière guerre a été découvert
Dix mines neutralisées
Les ouvriers de l’entreprise en charge de la réfection des réseaux de la rue de la Grande-Côte, à Saint-Palais-sur-Mer ont découvert hier vers 10 h 30, en ouvrant la rue à la pelleteuse, un dépôt de dix mines antichars datant de la Seconde Guerre mondiale, apparemment d’origine allemande. Les engins n’étaient pas amorcés, mais restaient dangereux. Un périmètre de sécurité a été mis en place le temps de l’intervention du service de déminage. Plusieurs riverains ont été évacués par précaution. Une personne âgée a dû être évacuée suite à un malaise. L’intervention était terminée à 12 h 30.
(fin de citation)

Je mets en face de cette information deux questions adressées à la Commission particulière du débat public ainsi que les réponses correspondantes.

Question n°2470 : La Pérouille – le 10/12/2007
A la fin de la seconde guerre mondiale, la ville de Royan a été détruite à 90% par un tapis de bombes. Il est très vraisemblable que certaines d’entre elles soient tombées à proximité du rivage, c’est-à-dire de la rive droite de la Gironde, dans le chenal qui permettrait aux méthaniers d’arriver au port du Verdon ou à proximité. Si un navire méthanier s’échoue dans ce chenal (risque non nul, compte-tenu des courants, du vent, de la houle, etc.),
    – avez-vous envisagé le risque qu’il heurte une bombe non explosée de la seconde guerre mondiale ?
    – au cas où vous l’auriez fait, quels seraient les impacts de l’explosion d’une telle bombe sur le navire méthanier ?
Réponse  4gas 17/12/2007
La qualité du chenal, que cela soit le tirant d’eau ou la présence d’explosifs est de la responsabilité du PAB. Cependant, 4Gas suppose que le chenal et l’accès au Verdon ont été déminés par les services du PAB. De plus les dragages réguliers effectués depuis des dizaines d’années dans ce même chenal nous incitent à dire que le risque d’explosion suite à la présence d’une bombe de la seconde guerre mondiale n’existe pas.
Réponse du PAB :
Le port n’a pas connaissance d’accidents survenus depuis le dernier conflit mondial mettant en cause des mines rejetées par des navires coulés durant le conflit.

Question n°2204 : Meschers – le 16/11/2007
Le survol par des avions de chasse de l’armée de l’air me paraît compromis en raison de l’effet que pourrait provoquer un crash. L’armée de l’air dispose de cette zone d’entraînement basse altitude, avez-vous informé ces autorités et quelle est leur position ?
Les archives de presse révèlent des informations qui font froid dans le dos, des navires coulés pendant le conflit de la 2ème guerre mondiale sont toujours chargés de leurs matériels de guerre et le danger est toujours présent. Des munitions actives sont rejetées annuellement sur les deux rives du Verdon. Que se passera-t-il si une mine explose au passage d’un de ces navires ? Nombreux pensent à l’argent mais moi, je ne veux pas finir en hot-dog. Eclairez ma lanterne, à l’huile d’olive, s’il vous plaît.
Réponse  4gas 28/11/2007
Réponse de CPDP : Nous vous transmettons la contribution de la Direction générale de l’Aviation Civile – DGAC – qui s’est exprimée sur la question du survol de l’installation.
Lire la contribution de la DGAC publiée dans le site de la CPDP.
Réponse du PAB :
Le port n’a pas connaissance d’accidents survenus depuis le dernier conflit mondial mettant en cause des mines rejetées par des navires coulés durant le conflit.

Je laisse à tout un chacun le loisir d’évaluer le danger potentiel et la fiabilité des réponses fournies par 4Gas et le PAB.

Georges Grenier

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4 commentaires pour Contribution d’un adhérent : Le chenal, pas dangereux ? !

  1. anonyme dit :

    Incroyable mais vrai, CARLYLE, maison mère de 4Gas , est en faillite, à cause des ………………  subprimes !Comment confier l’avenir de notre bel et unique estuaire à de tels spéculateurs qui sont maintenant à la tête de 17 milliards de dollars de dettes qu’ils ne peuvent pas honorer?Si d’aucuns avaient encore des doutes quant au coté peu industriel de 4Gas et CARLYLE, je pense qu’il n’y a desormais plus aucun doute permisA diffuser largement.http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/315416.FR.php 

  2. thomas N dit :

    L’Abeille Languedoc aurait beaucoup de mal avec les monstres de 300m et 12m de tirant d;eau que nous promet 4Gas.On pourrait parfaitement en avoir un ou deux de planté sur les bancs de sable…. ou pire éventré sur les rochers de Saint Palais…..Mais dormons tranquille …. cela n’est jamais arrivé dixit nos chers « experts » hollandais…..

  3. GRENIER Georges dit :

    Quand on entend à la radio, et que l’on voit à la télévision qu’un cargo de 88 mètres « hollandais », de plus, s’est échoué sur la plage des Sables d’Olonne, que 4Gas n’écrive jamais qu’un méthanier ne peut pas s’échouer.Les images à la télévision sont suffisamment impressionnantes !De plus, les habitants des Sables d’Olonne sont, à juste titre, inquiets.Aujoud’hui, 11 mars 2008, si le navire ne peut pas être sorti de la plage des Sables d’Olonne, il faudra attendre un mois pour avoir des coefficients de marée suffisamment importants et retenter l’opération.J’ai noté que le remorqueur Abeille avait un tirant d’eau trop important pour s’approcher suffisamment du cargo.Quid d’un remorqueur Abeille dans l’estuaire de la Gironde ?

  4. GRENIER Georges dit :

    Depuis la rédaction de cette contribution, d’autres découvertes ont été faites (informations entendues à la radio) :- Le 28 février, on trouve des mines dans le port de Rochefort- Le 3 mars, encore à Saint-Palais, boulevard de la Grande Côte, on découvre un obus de 160 kgTout cela fait froid dans le dos !