Un nouveau rapport du Centre commun de recherche (CCR) de la Commission Europeénee sur les avantages et inconvénients du gaz naturel liquéfié
Communiqué de presse du 7 juillet 2009
Version originale en anglais :
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Un nouveau rapport du CCR de la Commission européenne rend compte des effets probables, pour l’Union européenne, d’une dépendance accrue à l’égard du GNL et d’une augmentation de ses approvisionnements. Dans sa conclusion, le rapport estime que, compte tenu du rôle décisif des prix et des enjeux géo-politiques en matière énergétique, le recours au GNL pourrait être une option énergétique coûteuse dans un futur prévisible. Ce rapport doit être considéré comme l’un des éléments à prendre en compte pour définir la politique énergétique de l’Union européenne.
La très forte hausse des prix de l’énergie et la suspension temporaire des importations de gaz en provenance de la Russie ont soulevé des inquiétudes quant à la sécurité, la diversité, la fiabilité et les prix du gaz fourni à l’UE. L’approvisionnement en gaz sous forme de GNL est alors apparu à beaucoup comme une solution et, au cours des 10 dernières années, le GNL est devenu l’une des sources d’énergie ayant augmenté le plus rapidement dans le monde.
Le rapport du CCR, intitulé Gaz naturel liquéfié pour l’Europe. Quelques questions à prendre en considération, s’appuie sur une recherche menée par l’Institut pour l’énergie du CCR. Il évalue, dans 5 domaines, les avantages et inconvénients d’une augmentation de l’approvisionnement en GNL d’ici 2020.
1. Sécurité et diversification.
Le GNL représente 15% des importations de gaz de l’Union européenne et contribue à sa sécurité énergétique tout comme à la diversification de ses approvisionnements. Cependant, un recours accru au GNL pourrait avoir des effets négatifs puisque sa production se concentre dans un petit nombre de pays. Le rapport fait état des inquiétudes que soulève la formation récente du Forum des pays exportateurs de gaz qui est appelé à jouer un rôle déterminant dans ce secteur puisqu’il contrôle aujourd’hui environ 85% de l’offre, avec toutes les implications que cela comporte sur la fourniture de GNL dans le monde.
2. Accessibilté et prix
Les projets énergétiques basés sur le GNL figurent parmi les plus coûteux et les plus compliqués techniquement si bien que les pays de l’UE auront vraisemblablement à faire face, s’ils augmentent leur approvisionnement en GNL , à des prix élevés. Le prix sera donc un élément important dans les choix à faire pour déterminer la place à réserver au GNL dans le bouquet énergétique.
3. Efficacité énergétique et émissions de gaz à effets de serre.
La chaîne d’approvisionnement du gaz sous la forme de GNL est plus intensive en énergie et en gaz à effets de serre que celle du gaz amené par gazoduc par suite de toutes les étapes supplémentaires. L’écart se réduit lorsque la comparaison est faite avec du gaz venu de loin par gazoduc. Plus précisément l’écart est plus faible pour les émission de gaz à effets de serre que pour l’efficacité énergétique en raison des suite fuites de méthane dans les gazoducs. L’approvisionnement en GNL peut être plus favorable que l’approvisionnement par gazoduc en matière d’émissions de gaz à effets de serre sous certaines conditions, par exemple lorsqu’il faut choisir entre un approvisionnement en GNL et un approvisionnement par gazoduc sur une longue distance ou lorsque le GNL qui parvient aux utilisateurs finals sous forme liquide est regazéifié sur place.
4. Qualité
Le GNL est de meilleure qualité que le gaz arrivant par gazoduc : il est plus pur, a une teneur plus importante en méthane et en énergie et une composition plus stable. Cette supériorité en termes de qualité, obtenue à des coûts plus élevés et avec de plus fortes émissions de gaz à effets de serre, peut, cependant, poser un problème à l’Europe dans la mesure où la plupart des installations en bout de chaîne sont adaptées au gaz arrivant par gazoduc de moins bonne qualité. Face une augmentation de la place du GNL dans les importations de gaz, l’UE pourrait être conduite à modifier les spécifications en matière de qualité du gaz ou à rechercher des utilisation spécifiques pour le GNL, comme combustible pour le transport par exemple, bien que cela paraisse incertain.
5. Transport par mer.
Les coûts de transport du GNL tendent à représenter la partie la plus volatile du coût d’ensemble de la chaîne d’approvisionnement en GNL. Bien que davantage de bateaux soient nécessaires pour satisfaire une demande en augmentation, le transport du GNL ne devrait pas provoquer des encombrements supplémentaires du trafic maritime sauf si des règles plus sévères en matière de sécurité sont introduites. Les navires auront des difficultés à trouver des équipages qualifiés. Toutefois, la maintenance des navires méthaniers pourrait offrir des emplois sur les chantiers navals, notamment dans le sud de l’Europe.
La recherche à l’origine de ce rapport a été menée dans le cadre de la recherche en cours de la CCR, sur l’évaluation des technologies et des systèmes d’énergie, en relation avec la Direction générale de l’énergie et du transport de la Commission européenne. Le rapport n’engage en aucun cas la responsabilité de la Commission européenne quant aux décisions futures en matière de politique énergétique.