Dès le début de l’année 2007, après des mois de secrets, le PAB (Port Autonome de Bordeaux) et la société 4Gas ont dû donner quelques précisions sur les caractéristiques du projet de terminal méthanier et sur sa localisation. Notre association a alors soulevé la question de sa compatibilité avec le VAT (manutention des conteneurs).
De très affirmatives en février 2007, les réponses du PAB sont devenues de plus en plus prudentes au fil des séances du débat public et dans les mois qui ont suivi. Il n’y a finalement plus aujourd’hui que les dockers de la CGT pour croire avec sincérité que le terminal ne compromettrait pas le fonctionnement du VAT.
Depuis l’échec du projet de grand complexe pétrochimique du Verdon-sur-Mer en 1974, le PAB n’a cessé de rêver au développement, sur le même site, d’un grand complexe de stockage et si possible de transformation d’énergies fossiles, gaz ou pétrole. L’abandon de son projet de terminal méthanier au Verdon-sur-Mer par Elf –Total – Fina en 1999 n’a pas changé la stratégie de développement du PAB pour le site du Verdon.
Permettre la réalisation d’un terminal méthanier avait deux implications. D’une part il fallait veiller à ce qu’il n’y ait pas, sur le site, d’activités incompatibles avec des installations de type SEVESO. Cette stratégie a porté un grave préjudice au développement de la zone franche industrielle. Par ailleurs, pour les mêmes raisons, il n’était pas opportun pour le port d’assurer l’extension du VAT par exemple par des investissements dans les équipements (par exemple les portiques aujourd’hui hors service), ou par la modernisation des connexions par voie ferrée, ou par l’aménagement des sites susceptibles d’accueillir des plateformes logistiques.
C’est dans ce contexte que la société 4Gas a signé avec le PAB en avril 2006 une convention de réservation de terrain. Le PAB avait atteint son objectif, mais dans des conditions calamiteuses : la convention de réservation
avait été signée avec une hâte imprudente ; aucune concertation avec les populations concernées et leurs élus n’avait été envisagée ; le dossier de l’investisseur s’est révélé tellement indigent, qu’il a été déclaré irrecevable par le préfet.
Les stratèges de la CCI Bordeaux ou du GPMB (Grand Port Maritime de Bordeaux) qui donnent aujourd’hui des conseils sur ce que devrait être le développement du Médoc, sur ce dont ont besoin leurs habitants, sur ce qui convient à Bordeaux et à l’Aquitaine, sur la stratégie énergétique de la France, portent une lourde responsabilité dans les difficultés que rencontre aujourd’hui la zone portuaire du Verdon.
Alain Durand-Lasserve
Excellente analyse que nous sommes sûrement très nombreux à partager. Il serait bien de le publier dans la presse : JdM et S-O, si ce n’est déjà fait.Merci encore pour le travail de UPPT.Jean BOTTARO – Castelnau de Médoc