PROJET DE MODIFICATION DU CHENAL D’ENTREE DE LA GIRONDE
Nous avons consulté le dossier présenté par le Grand Port Maritime de Bordeaux dans le cadre de l’enquête publique qui se tient, rappelons-le, du 25/03 au 26/04
Ce dossier est téléchargeable sur le site du GPMB en cliquant sur ce lien
Le dossier comporte trois parties :
Etude d’impact
Evaluation Natura 2000
Note complémentaire
Rappelons qu’il s’agit pour le GPMB de trouver une solution alternative à la situation actuelle ou la passe principale d’entrée dans l’estuaire se comble de plus en plus vite nécessitant des coûts annuels croissants d’entretien (dragages).
Sur cet objectif nous ne pouvons qu’approuver la démarche engagée, il est clair qu’il faut maintenir un accès convenable aux zones portuaires commerciales du grand port de Bordeaux et ce en tentant de minimiser autant que possible les dragages avec ce qu’ils impliquent en terme de couts pour les collectivités, mais aussi en terme d’impact sur l’environnement aquatique estuarien.
Notre collectif n’a pas vocation (et compétences) à émettre un avis sur la qualité des études complexes et des simulations diverses (modifications des courants, des zones d’envasements etc..) effectuées pour parvenir à la proposition présentée comme la meilleure (choix de l’axe de la passe notamment). Le conseil scientifique de l’estuaire a engagé sa responsabilité sur la validation des principaux choix proposés et des moyens utilisés pour les justifier (tout en effectuant un certain nombre de remarques, cf. documents pour ceux que cela intéresse). Nous en prenons acte.
Cependant il nous semble indispensable d’effectuer les remarques suivantes :
1/ si le dossier volumineux proposé apparaît riche en études sur l’état des lieux écologique de l’embouchure, l’étude d’impact semble par contre plus discrète sur les conséquences environnementales du projet notamment concernant quelques points essentiels :
– 5.34 à 5.41
aucune étude n’est présentée concernant les conséquences éventuelles du creusement d’une nouvelle passe sur les traits de côte des 2 rives.
Rappelons que sur la rive droite, l’érosion de la Grande Côte et l’ensablement de Bonne Anse se sont accentués avec le creusement de la passe actuelle il y a 30 ans.
Quid également des risques concernant les plages de la rive droite ?
– 5.53
une importante partie des sédiments qui seront prélevés sur le site du futur chenal sont destinés à être rejetés à terre (notamment sur les terrains du GPMB au Verdon), la qualité des ces sédiments à fait l’objet d’évaluation, notamment au niveau du cadmium :
Taux de cadmium relevé < 0,005mg/kg (1)
(Taux maxi admis en décharge terrestre, d’inerte à dangereux 0,04 à 4,5mg/kg)
L’impact de déversements massifs de tels sédiments dans la zone envisagée à proximité des gisements naturels d’huîtres et des fermes marines voisines ou une relance de l’activité ostréicole est maintenant envisagée devrait de toutes évidences être beaucoup mieux évalué, en lien notamment avec risques de submersion, lessivages par les pluies etc..Il apparaît que si cette option de rejet de sédiments dragués à terre est retenue une étude d’impact spécifique incluant les impacts sur l’ensemble du biotope aquatique et terrestre devrait être effectuée.
Notre collectif va suivre de très près cet aspect du dossier.
2/ la profondeur prévue de la nouvelle passe est de 15m ; dans les simulations diverses effectuées l’hypothèse de creusement à 12 m (situation de la passe actuelle) avait cependant été également envisagée. Il est évident que le passage de 12 m à 15 m de cette passe va engendrer un surcoût d’investissements initiaux élevé et des dégâts environnementaux induits nettement plus importants.
Est-ce bien raisonnable dans la situation actuelle ? Rappelons que la passe ouest assure actuellement un tirant d’eau maximum de 11 m (12 m maximum dans le chenal entre Le Verdon et Bordeaux). Rappelons également l’incapacité financière actuelle des divers partenaires publics et privés à seulement réparer les deux portiques de manutention du port du Verdon …
Sur les bases de cette réflexion, le choix de la profondeur de 15m envisagée par le GPMB nous apparaît injustifié.
Un creusement à 12m serait certainement plus raisonnable, Il sera bien temps d’approfondir à 15m si le développement de l’avant-port du Verdon le nécessite un jour …
N’hésitez à nous communiquer vos observations sur notre site !
à télécharger votre bulletin d’adhésion en cliquant ici
Merci pour votre aide
Le bureau du collectif
Les observations du public peuvent être adressées par courrier avant le 26 avril à la Présidente de la Commission d’Enquête en Mairies du Verdon et de Royan.
(Voir avis d’enquête sur le site de la Préfecture de Gironde)
Je vois que comme membre de l’association, j’étais arrivé globalement à la même conclusion dans mes commentaires du précédent article sur ce sujet.
La première réponse que j’ai obtenue du commissaire enquêteur, arguant de l’acceuil de très gros portes-containeurs à un horizon (indéterminé) pour le choix des 15mètres, apparait
encore plus légère face à votre remarque sur la faiblesse parallèle des capacités de déchargement.
Pour info (j’avais synthétisé dans mon précédent commentaire), j’ai eu aussi une réaction du commissaire lorsque j’ai parlé des modifications du trait de côte consécutives au précédents
draguages. Il m’a « retourné » la question par un:>.!!! A l’évidence, il y a là matière à insister.
Un autre point important négligé me parait être aussi l’impact sur les huitres, sachant qu’elles ont « frisé » dans le passé les taux maximum admissibles. Il serait intéressant de connaître
l’analyse des professionnels; tout comme celle d’ailleurs, des pêcheurs de soles, ces derniéres faisant partie des espèces de poissons particulièrement vulnérables aux techniques de
dragage.
Mais tout le monde n’a pas semble-t-il été assez prévenu ou pris conscience du problème, j’ai appris (sans plus de précision) qu’il y avait eu très peu de réactions d’une manière générale.
N’y aurait-il pas lieu donc, vu l’urgence, de prévenir tous ceux qui sont susceptibles d’êtes intéressés?
Après son gros travail d’analyse, l’association peut-elle encore se surcharger de cette tâche pour accrôitre l’efficacité?
Le surcoût des « 15 mètres » accompagné de riques « en prime » est insuportable.
C.B.