Estuaire et politique…

Publié le: 5 novembre 2012

Catégorie: Parc naturel marin

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Nous aurions préféré écrire : « vers une politique de l’estuaire » mais ce n’est pas cet arrangement des mots que suggèrent les récentes polémiques sur deux dossiers sensibles, création d’un parc naturel marin et étude de faisabilité d’une relance de l’ostréiculture dans l’estuaire de la gironde (cf. récents articles du journal Sud-ouest et du journal du médoc); deux dossiers que notre collectif suit de près depuis plusieurs années.

 

Sur le premier dossier de création d’un parc naturel marin, si l’on en croit le JDM, le lancement serait bloqué au Ministère de l’environnement sur intervention du président du SMIDDEST* (Rappelons que le SMIDDEST est piloté par les deux conseils généraux de Charente maritime et de Gironde – présidence alternative- après D. BUSSEREAU c’est maintenant Ph. PLISSON qui préside l’organisme de gestion) ; argument évoqué : le  périmètre du parc est jugé trop vaste.

Après deux ans de procédures, d’études, de réunions et concertations diverses on ne peut que s’étonner de cette remise en question tardive. On ne peut aussi bien sûr que s’interroger sur les arrières pensées politiques éventuelles qui sous-tendent cette remise en question. Les hypothèses évoquées par tel ou tel journaliste ne peuvent que laisser songeurs…

On est ainsi amené à se souvenir des atermoiements de certaines collectivités, dont le SMIDDEST, quand il s’est agi de prendre une position claire par rapport au projet méthanier !

L’avenir de l’estuaire et le maintien de l’environnement exceptionnel qui en fait sa richesse (y compris économique) sont-ils bien les moteurs de l’action de tous dans ce dossier ? On est en droit de se poser la question si les allégations de la presse s’avèrent fondées.

Même interrogation quant à la polémique concernant le lancement de l’étude sur la relance de l’ostréiculture en marais lancée à l’initiative de la CDC Pointe du médoc , le SMIDDEST réclamant à la CDC « Pointe du médoc » la paternité de l’initiative et donc une Co-maîtrise d’œuvre de l’étude.

Rappelons sur ce dossier (que notre collectif appui depuis le début) que l’initiative en revient d’abord aux professionnels de l’aquaculture nord-médocains qui réclament depuis plus de 15 ans maintenant qu’une telle étude officielle soit lancée afin de vérifier les résultats positifs obtenus, notamment sur l’affinage des huîtres en marais , en terme de valorisation du produit et de conditions de salubrité ( taux de cadmium en dessous des seuils tolérés notamment).

Cette demande répétée à chaque réunion avec l’administration depuis 1995 avait été effectivement soutenue à l’époque, sinon par le SMIDDEST du moins par le conseil général de Gironde, mais il a fallu attendre 2009 avec l’initiative de la CDC Pointe du Médoc de création d’un groupe « aquaculture » associant les professionnels et l’administration centrale pour que la DDTM** accepte une première ébauche de discussion sur ce thème.

Cet assouplissement est sans aucun doute favorisé par la pression de la profession ostréicole (Marennes et Arcachon) en proie avec des difficultés croissantes (mortalités récurrentes du naissain) et qui commence à percevoir l’intérêt que pourrait représenter le potentiel du banc d’huîtres sauvages de l’estuaire dans ce contexte.

Rappelons que lors du débat public méthanier nous avions souligné le danger qu’aurait représenté  le rejet de quantités d’eaux chlorées vis-à-vis de ce gisement exceptionnel.

Sur ces deux dossiers nous ne doutons pas  que le développement durable de l’estuaire restera l’objectif commun de tous (collectivités et élus notamment) au-delà de toutes autres considérations.

 

Il ne s’agit bien sûr pas, pour un collectif comme le nôtre, d’être naïf et d’ignorer rapports de force et divergences politiques, mais de demander aux élus responsables  de savoir faire passer avant tout l’intérêt général et dans le cas présent celui de l’avenir de l’environnement estuarien et de toutes les activités qui y sont liées. C’est ce que nous avons défendu tout au long de la lutte contre le projet méthanier, et c’est ce que nous continuerons à faire sur ces deux dossiers.

 

 

Pour le Conseil d’Administration

Philippe Lucet

Président 

 

 

 

 

 

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Un commentaire pour Estuaire et politique…

  1. Guy Vautrin dit :

    C’est un bon exemple du millefeuille administratif qui nous etouffe : un syndicat de conseils généraux, qui cherche une prédominance sur une communauté de communes ; c’est une sorte de
    pseudo-administration dont l’avis serait prépondérant. Et combien de fonctionnaires centraux qui donnent leur avis? Avec autant de blocages possibles, les réalisations concrêtes ne peuvent plus
    être que des miracles!