Estuaire et nucléaire…

Publié le: 14 mai 2012

Catégorie: Débat nucléaire

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Comme nous l’avions envisagé lors de notre dernière assemblée générale, le conseil d’administration du collectif s’est engagé dans une réflexion quant à l’implication éventuelle de notre collectif dans la problématique « énergie nucléaire » dans le contexte spécifique estuarien qui est le nôtre.

 

La centrale de Braud Saint Louis est en effet installée depuis plus de 30 ans maintenant sur les bords de notre estuaire (durée maximum qui était initialement prévue pour ce type d’installation). La volonté affichée des gestionnaires et des pouvoirs publics est aujourd’hui clairement de poursuivre l’exploitation de cette centrale. Les collectivités départementales et régionales ne semblent pas, quant à elles, pour le moment, avoir clairement défini leur position.

 

En ces quelques dizaines d’années le contexte a cependant beaucoup évolué, et ce à plusieurs niveaux :

 

   la sécurité générale de ce type d’installation a plusieurs fois été sérieusement remise

en question et ce partout dans le monde de Tchernobyl à Fukushima.

 

  les conditions générales de l’environnement de la plupart des centrales, française en

particulier, ont notablement évoluées : modifications climatiques, montée générale du

niveau des océans, accélération des fréquences d’événements extrêmes, niveaux

d’étiages des grands fleuves de plus en plus préoccupants etc..  

 

le contrôle des impacts sur l’environnement, à court et long terme, de ce type

d’énergie et des installations qui y sont liées, apparaît toujours aussi peu maitrisé, et ce

contrairement aux déclarations d’intention constantes des promoteurs de l’énergie

nucléaire depuis maintenant plus de quarante ans.

 

 

Au niveau de l’estuaire de la gironde on est ainsi en droit de s’interroger sur les risques réels que la poursuite de l’exploitation de cette vielle centrale pourrait faire courir aux populations voisines d’une part, à tout environnement terrestre et aquatique d’autre part.

 

Une association active (« Tchernoblaye ») a pris depuis la fin des années 80 une position sans ambiguïté sur le sujet.

Nous avons dans un premier temps invité son président Stéphane L’Homme à venir exposer sa position devant le conseil d’administration de notre collectif (février 2012). A l’issue de cette présentation et de la discussion très intéressante qui l’a suivie nous avons décidé d’approfondir notre approche sur les bases d’un travail de compilation du rapport très complet de la cour des comptes (paru le 31 janvier 2012).

Deux membres du CA (J. Martinet et G. Sapy) ont accepté d’y consacrer  du temps (et de l’effort de synthèse..) pour un compte rendu lors du récent conseil d’administration du 14 avril 2012.

 

Sur ces premières bases il nous semble utile de lancer le débat au sein du collectif. Notre assemblée générale du 30 juin pourrait être l’occasion de dégager une première position de notre collectif sur le sujet.

Nous gardons à l’esprit que parmi ses 2000 adhérents notre collectif, crée sur une thématique très ciblée (opposition à l’implantation d’un terminal méthanier), regroupe des sensibilités très variées même si une même volonté de préserver notre environnement nous unit. La discussion au sein du conseil d’administration lors de ces récentes réunions l’a bien montré.

 

Il nous semble indispensable que ces diverses sensibilités s’expriment. Ce blog est ainsi ouvert à ceux qui souhaitent le faire (ne pas hésiter à mettre des commentaires ou à nous proposer de petits articles sur ce thème). En ce qui concerne le conseil d’administration nous proposons que la réflexion collective  se centre sur la problématique spécifique de la centrale du Blayais et de ses impacts sur l’environnement et les populations riveraines.

 

Jugeons nous que les conditions de prolongations envisagées par les pouvoirs publics pour la centrale sont satisfaisantes ?

 

Que les impacts sur l’environnement, aquatique notamment, sont suffisamment connus et contrôlés ?

 

Pensons-nous que les mesures envisagées (rehaussement des digues de protection en particulier) permettent d’éviter le retour de graves incidents comme celui de décembre 1999 (inondation partielle de la centrale) ?

 

Souhaitons-nous qu’une fermeture de la centrale soit envisagée dès que possible ?

 

 

Autant de question pour lesquelles il convient que notre collectif se positionne.

 

Le débat est ouvert, certains membres du CA préciserons ici leur réflexion dans de prochains petits articles, n’hésitez pas à exprimer votre position.

 

A bientôt à tous,

 

 

 

Le conseil d’administration du collectif

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8 commentaires pour Estuaire et nucléaire…

  1. ROBERT Véronique dit :

    Bonjour,

    Je suis pour la fermeture de la centrale du Blayais le plus tôt possible, c’est à dire avant de se retrouver à nouveau, comme en 1999, face à un scénario à la Fukushima qui dégénère sans fin,
    comme on peut l’observer actuellement avec des systèmes de refroidissement hors contrôle.

    Pour compenser, mettre le paquet sur toutes les énergies renouvelables (éolien, solaire, et autres alternatives bios etc.) ; en attendant, les allemands nous vendront leurs renouvelables dont ils
    ont à revendre comme chaque hiver- contrairement à la désinformation hexagonale que le lobby nucléaire répand dans nos médias franco-français

  2. BOTTARO Jean dit :

    Je veux bien, comme le dit Alain Durand-Lasserve le 24/06/2012 dans son commentaire, que l’on pèse les
    tenants et les aboutissants de cette usine de montage et de ces deux ou trois éoliennes d’essais qui seraient installées au Verdon.

    Cela dit, je pense qu’il faudrait vraiment relativiser entre des éoliennes au Verdon, avec une certaine
    gêne visuelle ce que l’on peut admettre, et une centrale nucléaire qui présente elle aussi une gêne visuelle (mais pas
    pour les mêmes personnes), mais surtout un risque MAJEURS pour TOUS les Girondins et les
    Charentais, mais au-delà pour la planète !!!

    Je voudrais souligner que cette gêne visuelle semble surtout être mise en avant pas nos amis Charentais !
    Et je voudrais bien savoir si ceux qui interviennent contre ces éoliennes ne sont pas principalement en résidences secondaires ?

    De plus je voudrais aussi rappelé qu’UPPT s’occupe de la Protection de l’Estuaire … et que par principe un estuaire est vivant avec des conséquences sur l’ensemble de la vie de cet estuaire, que les problèmes
    se posent au Nord ou au Sud de celui-ci !

    Donc, je le redis, arrêtons de faire des « petits choix » pour des gènes immédiates sans penser à
    l’avenir de l’estuaire et surtout à nos ENFANTS.

    Nous nous devons de leurs laisser une planète la plus propre possible, et les décisions que nos dirigeants
    prendront aujourd’hui, ce sont nos enfants qui en subiront les effets, sans avoir pu s’exprimer au moment des décisions !!!

    De plus, nous enfants ont aussi besoin d’avoir du travail
    dans le Médoc, et dans le Nord Médoc en particulier. Donc le choix de nos dirigeants doit être fait en fonction de tous ces critères, mais sans négliger les priorités d’intérêt
    général !

    Donc merci de ne pas intervenir sur le Blog d’une association qui défend des grandes idées, pour des
    petits avantages personnels de quelqu’un ! Ce qui serait bien aussi, pour une bonne lecture des commentaires mais aussi par honnêteté intellectuelle, c’est que chaque message soit signé, ce qui
    est fait, mais avec la commune de résidence de l’intervenant !

    Ce message s’adresse aussi à tous les élus, de Charentes, mais aussi du Médoc et de la
    Gironde !!!

    Au plaisir et merci au bureau de publier ce message.

    Jean BOTTARO – Castelnau de Médoc

  3. BOTTARO Jean dit :

    Je veux bien, comme le dit Alain Durand-Lasserve le 24/06/2012 dans son commentaire, que l’on pèse les
    tenants et les aboutissants de cette usine de montage et de ces deux ou trois éoliennes d’essais qui seraient installées au Verdon.

    Cela dit, je pense qu’il faudrait vraiment relativiser entre des éoliennes au Verdon, avec une certaine
    gêne visuelle ce que l’on peut admettre, et une centrale nucléaire qui présente elle aussi une gêne visuelle (mais pas
    pour les mêmes personnes), mais surtout un risque MAJEURS pour TOUS les Girondins et les
    Charentais, mais au-delà pour la planète !!!

    Je voudrais souligner que cette gêne visuelle semble surtout être mise en avant pas nos amis Charentais !
    Et je voudrais bien savoir si ceux qui interviennent contre ces éoliennes ne sont pas principalement en résidences secondaires ?

    De plus je voudrais aussi rappelé qu’UPPT s’occupe de la Protection de l’Estuaire … et que par principe un estuaire est vivant avec des conséquences sur l’ensemble de la vie de cet estuaire, que les problèmes
    se posent au Nord ou au Sud de celui-ci !

    Donc, je le redis, arrêtons de faire des « petits choix » pour des gènes immédiates sans penser à
    l’avenir de l’estuaire et surtout à nos ENFANTS.

    Nous nous devons de leurs laisser une planète la plus propre possible, et les décisions que nos dirigeants
    prendront aujourd’hui, ce sont nos enfants qui en subiront les effets, sans avoir pu s’exprimer au moment des décisions !!!

    De plus, nous enfants ont aussi besoin d’avoir du travail
    dans le Médoc, et dans le Nord Médoc en particulier. Donc le choix de nos dirigeants doit être fait en fonction de tous ces critères, mais sans négliger les priorités d’intérêt
    général !

    Donc merci de ne pas intervenir sur le Blog d’une association qui défend des grandes idées, pour des
    petits avantages personnels de quelqu’un ! Ce qui serait bien aussi, pour une bonne lecture des commentaires mais aussi par honnêteté intellectuelle, c’est que chaque message soit signé, ce qui
    est fait, mais avec la commune de résidence de l’intervenant !

    Ce message s’adresse aussi à tous les élus, de Charentes, mais aussi du Médoc et de la
    Gironde !!!

    Au plaisir et merci au bureau de publier ce message.

    Jean BOTTARO – Castelnau de Médoc

  4. Alain Durand-Lasserve dit :

    Bien évidemment les énergies renouvelables sont préférables à l’énergie nucléaire  ou à des énergies émettrices de CO2. Ce principe étant posé,
    réfléchissons sur le projet éolien du Verdon:

    Est-il sûr que, derrière sa filiale  PMVE, la société BARD a vraiment l’intention d’installer une usine d’assemblage d’éoliennes ? Quel marché
    vise-t-elle ? Comment sont chiffrées ses prévisions d’emploi ?

    La société BARD n’est-elle pas uniquement intéressée par l’installation de prototypes d’éoliennes de type offshore pour réduire le coût d’expérimentation en situation réelle, c’est à dire en
    mer ?

    La zone humide sur laquelle cette expérimentation est prévue, qui est limitrophe d’une zone Natura 2000 et d’une ZNIEFF 1, qui est située au milieu de l’un des principaux couloirs de migration
    des oiseaux de la façade Atlantique est elle la plus adéquate des essais ?

    Ces questions et bien d’autres doivent donner lieu à information et méritent une discussion sérieuse plutôt qu’un soutien a priori, de notre
    association ?

     

    Plusieurs adhérents se sont dernièrement étonnés que cette question ne soit pas à l’ordre du jour de l’assemblée générale de juin 2012. 

  5. thomas n dit :

    J’ai hélas l’impression que l’association ne dit rien du tout, voire voit même d’un oeil attendri arriver les 2 éoliennes offshore plantées sur terre au Verdon !

    On se prépare une monstruosité visuelle irrémédiable sous couvert d’écologie

  6. BOTTARO Jean dit :

    Je voudrais préciser que j’ai déjà écrit au CA d’UPPT afin que notre association prenne
    clairement position pour la fermeture très rapide de cette Centrale de Blaye qui commence à être vieille.

    J’espère que ce Monsieur Millot qui souhaite que le combat contre la centrale ne stop pas
    l’opposition de l’Asso au sujet des éoliennes au Verdon.

    Je tiens à rappeler qu’il faut arrêter de se cacher derrière son nombril en ne
    s’occupant que de sa personne et de son petit confort personnel !

    En effet, entre les nuisances d’éoliennes et
    une vieille centrale nucléaire, je crois qu’il n’y a pas photo !

    J’espère qu’UPPT aura pris une position
    favorable à ce projet d’éoliennes.

    Jean BOTTARO – Castelnau de Médoc

  7. Millot dit :

    Estuaire,nucléaire,et EOLIENNES OFFSHORE.

    C’est évident il faut que l’association UPT se positionne et soit active pour la fermeture immédiate de la centrale du Blayais qui menace la sécurité des habitants du Verdon sur Mer et de la
    région

    J’ai adhéré à UPT depuis plusieurs années pour que l’environnement du Verdon soit préservé et pour le moment LA menace environnementale immédiate me semble être l’implantation
    d’EOLIENNES OFFSHORE en lisière de la commune. J’espère que UPT est toujours mobilisée contre cette implantation d’éoliennes offshore sur terre et que le  nucléaire ne
    vienne pas faire passer au second plan la mobilisation de l’association sur  l’environnement proche de la commune du Verdon sur Mer et de l’estuaire.

  8. jacques gervais dit :

    Depuis 2007 notre Collectif n’a de cesse de pointer les atteintes à la sécurité des riverains et à l’intégrité de l’estuaire.Au-delà du débat sur l’avenir du nucléaire, la centrale du Blayais
    pose effectivement problème. En dépit des remises à niveau technique programmées, l’infrastructure va continuer de vieillir , phénomène inhérent aux sites industriels. Les incidents et
    dysfonctionnements vont en conséquence se multiplier.
                                                                              
    Le pompage(168m3/s) puis le rejet d’eau (à T°normale +10°) a bien sûr une incidence sur l’écosystème estuarien.  Phénomène inquiétant, le débit de la Gironde ne cesse de diminuer (moins
    290m3/s entre 1979 et 2007) en raison non pas de la baisse des précipitations (+15mm/an en moyenne à Mérignac) mais du stockage en amont pour les barrages et l’irrigation ( source CEMAGREF). Les
    conséquences de cette baisse de débit sur le fonctionnement futur de la centrale en période d’étiage n’ont pas été étudiées.                    
     

    Le choix entre les 2 options, prolongation ou fermeture du Blayais, doit être débattu avec riverains, associations comme la nôtre et pouvoirs publics, et non  décrété unilatéralement par
    l’autorité de tutelle.                                        
            Jacques Gervais Vice-Président