Élections régionales en Aquitaine : quelques questions, quatre entrevues…et une tentative de synthèse

Publié le: 13 mars 2010

Catégorie: Infos générales

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En Aquitaine, nous avons été reçus par chacune des grandes listes, Alain ROUSSET et J.J. CORSAN pour le PS, M. DE MARCO, M. BOVE et S. SAUBUSSE pour Europe écologie, D. DUCASSOU au nom de X. DARCOS pour l’UMP, J. LASSALLE et J. TARIS pour le Modem.

Ceci nous a permis de nouveau de rappeler à chacun les objectifs de notre mouvement, objectifs qui ne peuvent se réduire en aucune manière à un rejet de tout développement économique pour la Pointe du Médoc et l’estuaire de la Gironde. Continuer d’expliquer les raisons qui nous ont poussé à lutter contre le projet méthanier, rendre compte de la mobilisation exceptionnelle qui se maintient en ce début 2010 pour que le Médoc et l’estuaire prennent définitivement une orientation de développement durable, tel était d’abord en effet le but de ces rencontres avec les futurs (candidats) gestionnaires de la Région Aquitaine.

Mission accomplie à ce niveau, les responsables politiques de tous bords semblent avoir compris qu’un réel mouvement populaire a émergé et qu’il faudra désormais compter avec lui.

Aux quatre principales questions que nous avions posées, la plupart ont tenu à répondre par écrit.
Nous vous laissons juges, bien sûr, de la pertinence des réponses proposées et de la valeur des engagements de chacun (voir articles précédents sur le blog). Pour notre part nous soulignerons cependant quelques points qui nous paraissent importants.

1/     Pour aucun des candidats, à l’exception de la liste Europe écologie, le Médoc et l’estuaire de la Gironde ne semblent vraiment représenter une chance économique pour la Région Aquitaine en dehors de la problématique   « rentabilité du Port de Bordeaux ».

La position de la liste de X. DARCOS est caricaturale à ce niveau, celle de A. ROUSSET quant à elle n’est guère rassurante, ne nous a-t-il pas répété plusieurs fois de « ne pas prendre en otage le GPM »( alors que c’est le port de Bordeaux qui a détruit les centaines d’emplois liés autrefois à l’ostréiculture et ce pour un développement industriel promis mais inexistant depuis plus de 30 ans maintenant…) Quelques dizaines de milliers d’habitants nord et centre médocains représentent certainement un faible poids, notamment électoral…,vis-à-vis des 800 000 habitants de la CUB bordelaise. Mais n’est-on pas en droit d’espérer de gestionnaires d’une grande région un peu plus d’ouverture et de solidarité dans leur conception du développement ? Le potentiel du Médoc et de l’estuaire (transports novateurs, développement d’énergies renouvelables, essor d’un tourisme culturel et environnemental associant Bordeaux et sa région) n‘aurait-il pas mérité quelques développements concrets (retrouvés dans le seul texte de la liste Europe écologie) mettant en évidence une synergie économique évidente dans toute l’histoire régionale et qui constitue sans nul doute un atout essentiel à valoriser pour le futur de l’agglomération bordelaise et du Médoc.

2/    L’ensemble des candidats se sont déclarés par contre favorables à la création d’un Parc Naturel Régional. Ceci est bien sûr très positif, et n’est sans aucun doute pas étranger (comme le souligne une des listes) aux combats menés par les médocains contre le terminal méthanier et le grand contournement autoroutier. L’initiative rappelons-le en revient à A. ROUSSET qui nous a confirmé sa volonté de s’engager rapidement dans cette voie s’il est élu. Mais que mets-on derrière le concept ? Seule la liste Europe écologie est prête à demander clairement que l’exclusion d’activités SEVESO soit incluse dans le projet de charte du futur parc. Un point essentiel pourtant quant à la crédibilité d’une telle démarche !… Les choix qui seront faits au niveau de la charte, du périmètre du parc, de la localisation de ses services de gestion (une « Maison du parc » à Lesparre n’aurait évidemment pas le même sens et la même dynamique qu’à Castelnau ou même St Laurent !) seront sans aucun doute essentiels quant à la crédibilité du projet et sa réussite en terme d’outil d’aménagement (durable) du territoire.

3/    La nécessité de désenclavement du Médoc recueille de nouveau (comme à chaque élection) un consensus général… Mais des mesures précises, réalisations des déviations routières de Lesparre et de Listrac, doublement de la ligne SNCF et raccordement du port du Verdon (mesures préconisées par la liste Europe écologie) nécessiteraient des engagements financiers chiffrés de chaque partenaires, et la Région pourrait parfaitement y jouer sa partition y compris sur les routes dans le cadre d’un véritable projet pour le Médoc. Mais si les chiffres (vertigineux…) circulent pour le projet de nouvelle ligne LGV nord sud, rien de précis n’est évoqué ici, et en tout état de cause tout ne sera pas financièrement envisageable dans le cadre du budget aquitain. Là encore manque un projet global cohérent pour le Médoc, et un ou des élus pour le porter….

4/    Une autre conception de la gestion du territoire ? L’incapacité du « Pays Médoc » à créer une dynamique médocaine doit être méditée, le nouveau projet de PNR peut être l’occasion d’associer réellement toutes les forces vives du Médoc à une réflexion sur son devenir. Cela passe pour nous par la création d’un « conseil de développement »  nouveau et réellement représentatif.

Accord de tous sur ce principe, à nous de veiller à ce que les associations comme la nôtre soit clairement partie prenantes du processus.

5/    Des projets associant les deux rives ?

Sur la rive droite, les élus de tous bords politiques confondus (PS, UMP, Verts), ont toujours soutenu clairement nos positions contre le projet méthanier rappelons le. Les candidats aux élections régionales de la rive droite (cf. rencontre avec R. JOLY, lettre D. BUSSEREAU, entretien avec Europe écologie) semblent ouverts sur le principe de financements mixtes de projets sur l’estuaire et sur la zone portuaire de la Pointe du Médoc. Le SMIDDEST, syndicat mixte de développement de l’estuaire, pourrait certainement être un support pour des initiatives dans ce sens, rappelons nous cependant son silence pesant lors du projet méthanier ! ….

Sur la rive gauche globalement ce sont de nouveau les représentants d’Europe écologie qui semblent présenter la vision la plus cohérente d’un développement intégré de l’estuaire. Enfin notre suggestion que la Région s’implique à l’avenir davantage dans la gestion de la zone portuaire du Verdon a trouvé des échos favorables (A.ROUSSET a lancé l’idée d’une étude pilotée par la Région quant à la gestion de la zone, rappelant que, par exemple, le Port de Bayonne est passé sous la responsabilité régionale).

Le bureau de l’association « Une Pointe pour tous »,

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2 commentaires pour Élections régionales en Aquitaine : quelques questions, quatre entrevues…et une tentative de synthèse

  1. Thibault dit :

    Merci pour cette synthèse complète et apolitique.
    Cela pour éclairer nos choix lors du vote d’aujourd’hui.

  2. CHARREYRON dit :

    Méfions nous du DARCOS, ses visées économiques sur le MEDOC ne souffriront aucune contradiction, seul le GPM l’intéresse, et il ne croit pas plus aux projets écologiques qu’aux LGV !
    Quant au BUSSEREAU, le MEDOC ne l’intéressera que si le SMIDEST en prend la tête, pour conforter sa position de leader.