Si l’état ne tient pas ses engagements et autorise le GPMB (Grand Port Maritime de Bordeaux) à reconduire une convention d’occupation de terrains pour 4Gas-Carlyle, le pétitionnaire devrait présenter alors une nouvelle demande de permis de construire et d’autorisation d’exploiter pour le terminal méthanier à l’automne prochain. Mais à quoi donc servirait le gaz sortant de ce terminal?
– A sécuriser l’approvisionnement de Gaz de Bordeaux ? Gaz de Bordeaux ne distribue que 0,4 Gm3, ce qui représente 4,5% de la capacité prévue du terminal (9Gm3).
– A alimenter la centrale électrique à cycles combinés qu’Endesa-E.ON veut construire à Lacq ? Celle-ci consommerait moins d’un milliard de Gm3, soit 10% de la capacité du terminal.
– A renforcer les stockages de gaz en France ? Dans le Sud Ouest, il existe déjà 2 sites de stockage dont la capacité totale est de 2,3 Gm3 soit 25% de la capacité du terminal.
– A fournir du gaz à l’Espagne ? Dans la synthèse de son rapport d’activité de mai 2009, la Commission de régulation de l’énergie écrit : « L’Espagne craint désormais l’émergence d’une « bulle de gaz » à la veille de la mise en service du Medgaz (arrivée de gaz algérien par l’Espagne) qui lui fournira 8 milliards de m3 supplémentaires chaque année. Déjà, le taux d’utilisation des terminaux méthaniers est en net recul (37% de taux d’utilisation en janvier 2009 contre 50% de moyenne en 2008) alors même que le gouvernement vient d’autoriser Enagas à construire un nouveau terminal à Gijon (nord ouest, région des Asturies). »
– A remplacer le gaz en provenance de Russie dans le sud de l’Europe ? L’Espagne n’utilise pas de gaz russe ; la France et l’Italie ont peu subi les effets de la crise gazière russo-ukrainienne de l‘hiver 2008-2009.
Pour quoi faire alors ? !
Ne serait-ce pas simplement pour permettre à 4Gas-Carlyle de faire une opération immobilière intéressante ? Une fois les autorisations obtenues, le projet de terminal serait vendu à d’autres investisseurs, en totalité ou en partie. C’est ce que 4Gas-Carlyle a fait à Milford Haven, dans le pays de Galles, où elle ne détient plus que 20% du capital de la société qui exploite le terminal méthanier…
Le projet méthanier est manifestement porté par des intérêts bordelais, pour lesquels c’est une affaire concernant uniquement Bordeaux et la Gironde .C’est pourtant aussi une affaire concernant aussi la Charente-Maritime : rive droite de l’Estuaire, bassin de Marennes-Oléron, qu’un accident méthanier toucherait gravement, entre autres via les courants de marée .Cette séparation physique rive gauche/rive droite est accompagnée d’une de type administratif (Départements de Régions différentes) .Ceci me paraît être un handicap pour mener efficacement un action d’opposition .Ne peut on pas mettre davantage les autorités de Charente Maritime dans cette action ?
C’est bien clair: AUCUN INTERET, QUE DES NUISANCES que toute personne sensée ne peut plus supporter. Il est grand temps d’arrêter.