Bataille sur les ondes de France Bleu Gironde

Publié le: 4 juillet 2009

Catégorie: Infos générales

Vues: 3756

Comme nous le disions avant-hier dans notre communiqué, le mois de juillet sera celui des éclaircissements. Dans la journée, un débat, par diffusion radio interposée, s’est instauré entre Henk Jonkman, directeur de 4Gas France et Dominique Bussereau, Secrétaire d’Etat aux Transports.

 

Dans son journal de 7h00, France Bleu Gironde présentait en exclusivité une interview de Henk Jonkman. Le directeur de 4Gas France s’attaquait au Secrétaire d’Etat aux Transports en disant ne pas comprendre sa position, le journaliste avançant, quant à lui, que Dominque Bussereau « fait le mort ».

 

Voici ci-dessous, l’interview diffusée dans le journal du matin

 


Journaliste : voilà maintenant un dossier un peu compliqué qui traine en longueur, le dossier de port méthanier au Verdon. Je vais essayer de vous simplifier la situation…. Ce projet, je vous le rappelle, ce sont les hollandais de 4Gas qui veulent le monter. Il y a 3 ans, ils signent un accord avec le port autonome de Bordeaux, une convention pour réserver les terrains. Mais là où ça devient très intéressant, c’est que cet accord arrive à expiration, dans seulement 1 mois, le 4 août précisément.. et pour le prolonger, il faut l’accord de Dominique Bussereau, c’est le secrétaire d’Etat aux Transports, c’est aussi le voisin, il est président du Conseil Général de Charente-Maritime. Tout le monde sait qu’il est opposé au projet et tiens-tiens comme c’est curieux, il fait le mort en ce moment, situation totalement incompréhensible en tout cas pour Henk Jonkman, c’est le directeur général de 4Gas pour la France et il nous a répondu, en exclusivité, pour France Bleu Gironde.

 

Henk Jonkman : J’ai beaucoup de mal à comprendre cette situation parce qu’il y a la politique énergétique française qui est extrêmement claire. On veut sécuriser les approvisionnements par la diversification. Pour cela, il faut créer des infrastructures dont des terminaux méthaniers. Nous avons eu le Grenelle de l’environnement qui, lui aussi, a été parfaitement claire dans ses conclusions. Il y a eu des positions assez claires de la part de l’Elysée, de Matignon et du MEDDAT sur la nécessité des terminaux méthaniers. Nous avons un contrat parfaitement légitime en cours et nous sommes donc complètement en phase avec les décisions des différentes instances gouvernementales et il est pour nous extrêmement difficile de comprendre comment un Secrétaire d’Etat, de par sa position, peut bloquer quelque chose qui est absolument parfaitement légal et conforme à un déroulement normal du développement d’un projet.

 

Journaliste : Henk Jonkman, le directeur général de 4Gas pour la France….. Et si cette convention n’est pas renouvelée, plusieurs membres du conseil d’Administration du port menacent de démissionner. D’après les opposants au projet du port méthanier, Dominique Bussereau aurait pris devant eux, au mois de mai, l’engagement de ne pas renouveler cette convention. Nous avons essayer bien sûr de joindre le Secrétaire d’Etat aux Transports et bien pas de réponse pour l’instant...


 

La réponse n’a pas tardé puisque dans le journal de 18h00, Dominique Bussereau prenait, à son tour la parole, pour réaffirmer son opposition au projet (ainsi que celle de Jean-Louis Borloo). Le Secrétaire d’Etat aux Transports s’engageait, au même moment, à ne pas renouveler la convention de réservation. Nous vous laissons ci-dessous le plaisir de découvrir l’interview.

 


Journaliste 1 : Le projet de terminal méthanier au Verdon verra-t-il le jour ? A en croire Dominique Bussereau, cela semble peu crédible, le Secrétaire d’Etat aux Transports qui est également président du Conseil Général de Charente-Maritime est fermement opposé à ce projet, il nous l’a à nouveau répété aujourd’hui.

 

D. Bussereau : Jean-Louis Borloo et moi-même sommes opposés à ce projet, ceci étant, comme nous sommes de bons démocrates et de bons républicains, nous l’instruisons selon les règles de la République, les règles législatives et administratives en vigueur… Nous sommes opposés à ce projet que nous jugeons négatif pour la France, pour l’estuaire de la Gironde, pour l’Aquitaine, pour le Poitou-Charentes et pour la Charente-Maritime.

 

Journaliste 2 : Pourquoi lui avoir donné les autorisations au départ alors ?

 

D. Bussereau : Il n’y a jamais eu d’autorisations au départ, il a simplement obtenu au départ une concession… enfin une possibilité du port de Bordeaux dont j’ai d’ailleurs tiré les conséquences puisque j’ai, le moment venu, démis de ses fonctions le directeur du port de Bordeaux et l’ai envoyé dans un autre port. Parce que je pense que c’est une erreur que le directeur du port de Bordeaux de l’époque ait pris cette décision sans en informer son conseil d’administration et sans en informer son ministre de tutelle qui, je dois dire, à l’époque n’était pas moi. Vous verrez bien ce qui sera fait… Le 4 août est connu pour sa nuit mais la journée ne sera pas sans intérêt.

 

Journaliste 1 : Et la date du 4 août, c’est en fait la date à laquelle arrive à expiration la convention de 3 ans accordée à la société 4Gas qui veut lancer ce projet de terminal méthanier…


 

Les deux interview sont pour le moment accessibles en ligne sur le site internet de France Bleu Gironde en cliquant ici. Il faut cliquer sur l’onglet « Archives journaux » et sélectionner la date du 3 juillet. Pour l’interview de Henk Jonkman, il faut écouter le journal de 7h00 et caler le lecteur à 5’20. Pour celle de Dominique Bussereau, il faut lancer le journal de 18h00 et se caler à 3’00.

S'abonner à notre newsletter

Toute l'actualité de l'association disponible gratuitement

Nous ne spammons pas !

3 commentaires pour Bataille sur les ondes de France Bleu Gironde

  1. Jean Boissieres dit :

    Suite à l’article de Sud-Ouest du 4 juillet avec commentaires du Medef, j’ai commis le commentaire suivant, qui me semblait respecter les usages : »Il faut quand même que les instances bordelaises du patronat soient vraiment égoïstes pour « bousiller » sans vergogne une économie touristique en plein essor au mépris de l’opinion, de la sécurité, … Pour le coup l’expression « Not in backyard » prend tout son sens.
    La délitescence de l’industrie régionale et du port de Bordeaux ne date pas d’aujourd’hui. Sans réel hinterland industriel, le port de Bordeaux et celui du Verdon à vocation industrielle sont des illusions. Songez  que Ford, à la grande époque des boîtes automatiques destinées au marché US, expédiait celles-ci via  …Le Havre ou autre.
    Si un vrai projet industriel existait, la logique serait d’implanter un pôle chimique portuaire à Bayonne, pour profiter des lambeaux qui restent encore (pour combien de temps ?) de la Chemical valley du piémont pyrénéen (Lacq). Il y a déjà une aciérie. Mais qu’en penseraient les habitants ? »Or ce commentaire a été censuré au bout de quelques heures !

  2. Michel Rigault dit :

    Voilà un démenti clair pour ceux qui essayaient de nous faire accroire le contraire etqui cherchait à instiller le doute et la démobilisation !!Ceci étant restons vigilants l’offensive du MEDEF  ( SO du 4/07 ) sous la plume dujournaliste de service n’est pas du pur hasard…..Et comme le hasard frappe toujours deux fois les grues sont déclarées malades……..Un seul remède on ramène tout à bassens et on nous refile la bombe de quatre-gaz et en prime le gazoduc…….et on paiera le gaz moins cher …… bin voyonsNous prendre à ce point pour des idiots cela devient presque insultant !!!!!!Tous ces évènements sont la preuve explicite que le verdon a été sous équipé depuis trente ans  …. ce qui veut dire implicitement abandonné N’en déplaise à certains qui………………………..Attendons donc la nuit du 4 août et….. l’abolition des privilèges des financiers qui ENCORE en 2009 ne prennent toujours pas  conscience que la protection des hommes et de l’environnement est la base de la survie de l’humanité.

  3. Marie-Laurence dit :

    Pour les charentais maritime, le même reportage a été diffusé sur France Bleu La Rochelle !