Photo actuelle de l’ancien site de stockage pétrolier au Verdon
La lettre d’information du Conservatoire de l’Estuaire de la Gironde n°109 informe son public de la tenue d’une réunion au titre alléchant « Le Grand port maritime de bordeaux : entre navigation commerciale et politique environnementale ».
La réunion se tiendra dans le cadre de l’Aquaforum, sous l’égide de l’association « 0céan » :
Jeudi 28 mai
Aquaforum, derrière le centre commercial Rives d’Arcins,
18h30, entrée libre,
Bègles
La mue du « Port autonome » en « Grand Port Maritime » n’est pas qu’un changement de nom. Le port est désormais à la fois propriétaire et gestionnaire des terrains. Les missions du port se sont aussi élargies avec notamment la responsabilité d’une politique environnementale de gestion des terrains.
C’est dans ce contexte que Julien Mas, chef du département des études d’environnement, d’aménagement et d’urbanisme du port, propose cette réunion. Julien Mas est le successeur de Marie-Agnès Dupouey qui, vous vous en souvenez sans doute, proposait en juillet 2008 de déplacer une espèce protégée, le pélobate Cultripède, pour faciliter l’implantation du terminal méthanier ! …. « Le port, nous disait-elle alors, a décidé d’aider le batracien – en fait plusieurs dizaines – à migrer vers un horizon plus favorable mais tout aussi humide ». Pour relire l’article que nous avions écrit à ce sujet, cliquez ici.
Le groupe des Verts des Jalles s’était quant à lui ému, il y a quelques mois, d’une campagne du port autonome, aux accents machiavéliques, qui affichait sur de grands panneaux un nouveau slogan « Entretenir et préserver l’estuaire, c’est le port de bordeaux ! ». Le groupe avait alors recensé toute une série d’ actions menées par le port de Bordeaux ayant des conséquences environnementales importantes. Pour consulter cette liste, cliquez ici.
Le Grand Port Maritime de Bordeaux reconduira-t-il les errances du port Autonome de Bordeaux dont le principal horizon était le tonnage du trafic maritime ? Ou, s’inscrira-t-il dans une vraie politique environnementale ?
Dans les faits, le Conseil de surveillance du Port de Bordeaux a validé, en avril 2009, un projet stratégique de développement qui prévoit une gestion intégrée de la zone d’action foncière du Verdon-sur-Mer (p. 19). Celle-ci comporte une zone portuaire (223 ha) dans laquelle se trouve l’appontement qui doit être rénové pour devenir « un poste méthanier » (p. 86). Elle comporte également une zone de développement à court terme (50ha), une zone de développement à long terme (70 ha), le marais du Conseiller (157 ha) et une « zone à forts enjeux écologiques » (480 ha).
Nous arrivons là au coeur de la question qu’aura à traiter Julien Mas lors de sa conférence : qu’est ce que la « politique environnementale » selon le Port ? Est-ce qu’il s’agit, dans une parfaite reconduction de la politique menée durant des décennies par le port autonome de Bordeaux, d’utiliser les terrains préservés comme autant d’alibi à l’implantation sur d’autres terrains de projets dont l’impact environnemental est fort ? De quoi s’agit-il avec la « politique environnementale » du port ? « Préserver certaines zones pour mieux justifier la destruction d’autres » ?
Le Grand Port Maritime de Bordeaux a-t-il réellement l’intention de revoir en profondeur sa « politique environnementale » ? Espérons que la rencontre organisée à l’aquaforum de Bègles apportera la réponse à cette question.