Au cours du débat public, le financement de la restructuration de l’appontement par le Port de Bordeaux (et au final l’Etat) a été justifié de part le fait que cet appontement pourrait être utilisé pour d’autres usages que la livraison de GNL par méthanier.
La convention de réservation signée entre le Port de Bordeaux et 4gas précise cela.
« la disposition concernant « l’usage prioritaire de l’appontement public pour recevoir les navires traitant son trafic import, export de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) « telle qu’elle figure au présent article, n’est consentie que dans la mesure où elle ne contrevient pas aux réglementations européennes et françaises. Cette disposition ne s’oppose pas à l’utilisation de l’appontement public par d’autres usagers dans le cadre de l’AOPOSP ou non.
Le terrain, objet de la réservation, sera bordé par une voie publique à créer permettant de desservir l’appontement. » (convention de réservation, p.4)
Cet argument ne tient pas la route : l’appontement ne saurait, par mesure de sécurité, être un « appontement public ».
– Ni pour un usage postérieur
En effet, un terminal méthanier est un équipement ayant une durée de vie élevée. Ainsi, durant le débat de public, le président de 4gas France, Henk Jonkman, disait « le terminal est prévu pour durer au moins 50 ans. C’est la durée de vie d’un terminal. Les équipements, les unités de regazéification ont une durée de vie d’environ 30-35 ans et seront donc renouvelés par la suite, mais les cuves ont une durée de vie supérieure à 50 ans » (Débat public du 29/10)
Il est donc illusoire de penser que l’appontement pourra être utilisé pour d’autres usages : si le terminal se construit et qu’il cesse de fonctionner dans 50 ans, l’appontement ne sera plus utilisable.
– Ni pour un usage simultanée
Il est de même insensé d’imaginer que l’appontement soit utilisé conjointement par des navires méthaniers et pour d’autres usages. Un terminal méthanier est un site hautement sensible, dont les mesures de sécurité ne tolèrent pas un usage conjoint.
Sur ce sujet, l’arrêté préfectoral d’autorisation du terminal de Fos Cavaou (p.35-36) est porteur d’informations du fait des périmètres et des mesures instaurées autour de l’appontement :
Article 7.3.1. Accès et circulation dans l’établissement
(…)
L’établissement est efficacement clôturé sur la totalité de sa périphérie sauf sur la partie réservée (quai) à l’accostage des méthaniers. Un clôture interne de même caractéristique sépare la partie « déchargement » (appontement dont sa voie d’accès) des autres installations du terminal. Une clôture externe interdit l’accès aux plages situées au sud de l’implantation du terminal. Cette clôture réalisée en concertation avec le PAM, gestionnaire et bailleur de la zone, doit permettre l’accès des secours et l’évacuation des personnes accidentées tels que des naufragés.
(…)
Article 7.3.1.1. Gardiennage et contrôle des accès
Toute personne étrangère à l’établissement ne doit pas avoir libre accès aux installations.
L’exploitant prend les dispositions nécessaires au contrôle des accès, ainsi qu’à la connaissance permanente des personnes présentes dans l’établissement.
L’argument selon lequel l’appontement pourrait être utilisé pour d’autres usages est un argument trompeur. Par l’intermédiaire du Port de Bordeaux, financeur de la restauration, ce serait l’Etat qui payerait les travaux. Il est inadmissible que l’argent des français soit utilisé par le port de bordeaux au profit d’une société privée.
l’article sur Fos sur Mer confirme mes craintes, à savoir que les travaux vont commencer avant que le permis de construire soit délivré et que l’autorisation d’exploiter soit délivrée, il me semble, dans ce type de projet on fait du forcing et l’administration n’a plus qu’à s’incliner, sans compter qu’elle peut alors se réfugier derrière de fait qu’elle n’a pas vraiment le choix. C’est une sorte de rouleau compresseur géant qu’il faut arrêter sur sa lancée, il faut une force considérable pour y parvenir.
http://www.didierquentin.com/article-Question-Orale-Sans-Debat-posee-par-Didier-QUENTIN-22-682.htmlLa question de Didier Quentin hier à l’assemblée et la réponse ministérielle.Par contre les élus députés et autres sénateurs girondins sont d’un mutisme affligeant. A se demander ce 4gas peut bien leur avoir promis ….
Et la route Bordeaux Le Verdon, après le passage des camions de 4gas, qui va payer la réfection? Les français, mais cetainement pas 4gas.