Nous avons voulu revenir ici sur l’une des raisons qui pousse la Charente-Maritime et le pays royannais à rejeter avec une telle unanimité le projet de terminal méthanier : la question économique. Celle-ci se décline selon plusieurs enjeux : dépréciation immobilière, impacts des économie liées à l’estuaire (pêche, conchyliculture,…) mais aussi et surtout, l’ économie touristique.
Quelques chiffres sur l’emploi touristique en Pays Royannais
L’économie touristique est particulièrement importante pour le Pays Royannais. Durant le débat public, Olivier Amblard, directeur du Comité Départemental du Tourisme de Charente-Maritime était intervenu pour rappeler un certain nombre de chiffres. L’emploi touristique représente en Pays Royannais 1490 emplois en hiver et 6290 emplois en été. Le chiffre d’affaire lié à l’économie touristique est de première importance avec une estimation à 587 millions d’euros. Le tourisme est d’autre part en croissance continue sur cette même zone géographique.
La qualité de l’environnement : raison principale d’un tel succès
Il est important d’examiner les raisons d’un tel succès. Olivier Amblard cite différentes études dont l’objectif est de comprendre l’attrait exercé par ce territoire.
La « qualité de l’environnement et le cadre de vie » sont les premiers facteurs de motivation de la clientèle touristique française. Les principales activités pratiquées par cette population touristique sont, par ordre décroissant, la « promenade », « la visite des villes », « la visite de sites naturels », la « natation, baignade à la plage ». La « pratique du vélo » est aussi mise en avant.
Du point de vue de la clientèle touristique étrangère, la qualité de l’environnement est encore plus prégnante dans les critères de choix d’une destination. Et ceci n’est appelé qu’à se renforcer tant la préservation de l’environnement devient prépondérante dans les préoccupations de l’opinion publique.
Conséquences de l’implantation éventuelle d’un terminal méthanier
Il est alors opportun de se questionner sur l’impact qu’aurait l’implantation d’un terminal méthanier sur cette économie. Celui-ci se situe à différents niveaux.
Comme le note Olivier Amblard dans son analyse, il n’y a ,en France métropolitaine, que 11,5 % des sites SEVESO qui sont situés sur des communes littorales. Et ces sites sont généralement anciens puisque au cours des dernières années aucun nouveau site SEVESO n’a été aménagé sur la bande littorale. La question de l’impact visuel d’un terminal méthanier (et des installations liées) est ensuite importante. Un terminal méthanier impacterait le paysage environnant dont l’unité paysagère est actuellement globalement préservée. Le trafic méthanier serait aussi porteur de fortes nuisances du point de vue touristique avec les navires à quelques centaines de mètres seulement de plages abondamment fréquentées en haute saison.
Cependant l’essentiel des nuisances se développerait soit en cas d’extension de l’industrialisation (postérieure à une implantation du terminal), soit en cas d’accident. Avec un accident, sur un navire méthanier, sur le gazoduc ou encore sur le site, l’image de l’ensemble des communes littorales de la zone serait irrémédiablement touchée.
Quelques perspectives chiffrées
Olivier Amblard examine dans son document 3 scenarii spécifiques pour le Pays Royannais en fonction de la baisse de la fréquentation touristique.
-5% de fréquentation reviendraient à perdre 75 emplois en hiver, 315 emplois en été, 30 millions d’euros de CA
-10% de fréquentation reviendraient à perdre 149 emplois en hiver, 629 emplois en été, 59 millions d’euros de CA
-15% de fréquentation reviendraient à perdre 224 emplois en hiver, 944 emplois en été, 89 millions d’euros de CA
Chacun estimera la baisse de fréquentation qu’il juge la plus probable en cas d’implantation d’un terminal méthanier. Mais une chose est sûre : cette baisse de fréquentation et ses conséquences économiques seraient inévitables en cas d’implantation d’un terminal méthanier…
POUR ALLER PLUS LOIN :
Vous pouvez relire l’excellente contribution d’Olivier Amblard, en cliquant ici.
Ces 3 chiffres sont optimistes je trouve. L’impact visuel de Meschers à Royan sera majeur. Meschers et Saint Georges étant les plus touchés.Ajoutons à cela que le chlore fera surement perdre les pavillons bleus… Si en plus on récupère quelques bonnes odeurs car la côte charentaise est sous le vent, 15% c’est très optimiste…Enfin même le 5% faire perdre plus d’emplois que tous ceux que 4Gas nous promet…. cherchez l’erreur.