La question économique est au coeur des débats autour du terminal méthanier. Car s’il paraît évident à la très grande majorité qu’un tel projet n’apporte que des nuisances des points de vue de la dangerosité et de l’environnement, certains entendent faire croire que le projet serait économiquement intéressant.
Nous avons dit à de nombreuses reprises que tel n’est pas le cas. Que ce soit à l’échelon local, régional ou bien encore national, un terminal méthanier au Verdon sur Mer ne répond à aucun besoin. Cela a d’ailleurs été rappelé récemment par une voix dont on ne peut craindre la partialité, celle de Jean-Louis Borloo, ministre français de l’énergie et du développement durable qui déclarait à Royan en septembre dernier qu’il ne voyait pas, dans le cas du Verdon, d’ « intérêt majeur » (voir article).
L’association a mis en ligne dès cet été une « note économique sur l’intérêt du projet » que vous pouvez lire en cliquant ici.
Cette note est bien entendu appelée à évoluer largement. Nous tenions cependant à la diffuser afin que chacun nuance les informations délivrées par 4gas et le PAB.
Au niveau de l’impact du projet sur l’économie locale, le journal du Médoc du 17 octobre nous apprend que Henk Jonkman (directeur général de 4gas France) et Philippe Prat (Port autonome de Bordeaux) ont rencontré récemment le club des Entrepreneurs du Médoc et DynaMédoc. Par contre, pas de rencontre avec les représentants des entreprises directement concernées (l’association « entrepreneurs pour la presqu’île du medoc » qui regroupe prés de 80 entreprises du nord médoc et a manifesté à plusieurs reprises son opposition totale au projet méthanier ). Il s’agit en l’occurrence de pures actions de lobbying destinées à préparer l’opinion avant d’éventuelles enquêtes publiques. 4Gas n’ayant pas réussi à convaincre pendant le débat public devant ses contradicteurs, il est plus facile d’éditer après coup de belles plaquettes pleines de promesses !….
Bonjour,j’attire votre attention sur un article du Monde « édition week-end » du 24/10/2008 « L’Europe refuse une OPEP du gaz » :http://www.lemonde.fr/archives/article/2008/10/24/l-europe-refuse-une-opep-du-gaz-par-jean-michel-bezat_1110714_0.htmlL'argument fourni au cours du débat de la CPDP en faveur du projet de 4Gas est la « diversification » des sources d’approvisionnement du gaz. Or cet article met en lumière la forte probabilité de la formation d’un cartel de grands producteurs de gaz, regroupant entre autre la Russie, l’Algérie, l’Iran et le Qatar. Le Qatar est le plus grand fournisseur de GNL à l’heure actuelle. Une entente entre ces pays leur permettrait de mettre une pression sur les prix, rendant caduque l’argument d’indépendance énergétique et de baisse du prix du gaz. Les régions où la demande en GNL serait la plus forte et donc les prix plus élevés, seraient favorisées.La Commission Européenne s’alarme d’ailleurs de la possibilité à moyen-long terme de la formation d’un tel cartel, qui accroitrait la dépendance des pays consommateurs, et de l’Europe en premier lieu. Et elle envisage une inflexion de sa politique énergétique au cas où un tel scénario se produirait.