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incidence visuelle
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modification de l’écosystème avec le refroidissement de l’eau et l’injection de chlore
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détérioration du dernier grand estuaire naturel d’Europe
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risques pour les habitations et les écoles toutes proches
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risques maritimes
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émission de CO2 avec un bilan à peine plus flatteur que le pétrole si on tient compte de tous les traitements et du transport.
Liste non exhaustive.
Mais il y a beaucoup plus grave :
Après des mois de négociation les délégués à la Convention des Nations Unies sur le changement climatique se mettent d’accord à Kyoto en 1997 sur un protocole de lutte contre le réchauffement de la planète. Il faudra attendre 2005 pour qu’il rentre en vigueur : 22 pays seulement s’engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 5 % par rapport au niveau de 1990. On a perdu 8 ans et les 5 % ne représentent rien.
Pour cesser de réchauffer le climat, il faudrait réduire ces émissions d’au moins 75 %.
Certains pays espèrent un réchauffement climatique et retardent les décisions : pétrole sous les glaces sibériennes, tourisme et culture de la vigne sous de nouvelles latitudes, plus au nord… mais au prix de terribles dévastations impossible à contrôler.
Le dernier rapport du GIEC évoque une hausse moyenne des températures de 1,1 à 6,4 degrés d’ici à 2100. Selon James Hauser, spécialiste du climat à la NASA, une augmentation de 2 à 3° est engagée et pourrait intervenir avant 2030. C’était le cas il y a 3 millions d’années et le niveau des mers était de 25 m plus élevé ; grâce à l’inertie thermique des océans ce niveau sera atteint bien après 2030 mais quand ?
Hubert Reeves, dans ses conférences, notamment celle de Royan au premier semestre 2008, indique qu’il ne sait pas si des mammifères de plus de trois kilos vivront encore sur la planète à l’horizon 2050 !
Ne voulant pas davantage affoler l’assistance, il n’a pas repris ce qu’il dit à propos des permafrosts et des océans : « l’homme s’apprête à libérer les dragons ».
Les permafrosts sont des sols gelés dans le grand nord canadien ; ils couvrent 20% des terres émergées et atteignent jusqu’à 440 m d’épaisseur. Il s’agit de marécages congelés qui contiennent des milliards de tonnes de gaz à effet de serre (méthane et gaz carbonique) qui dorment sous la glace. La fonte de celle-ci provoquerait un emballement thermique sans précédent.
Les océans absorbent du gaz carbonique. Ce gaz se dissout dans l’eau et le plancton végétal l’absorbe pour fabriquer ses tissus. Aujourd’hui, la quantité de gaz carbonique dissoute dans l’eau dépasse la capacité d’absorption du plancton. Sa concentration augmente et rend l’eau de mer plus acide. Cette acidité freine l’absorption du gaz et dissout le calcaire. A terme, le plancton ne pourra plus fabriquer ses coquilles et mourra. Il libérera alors du carbone au lieu de l’absorber entraînant dans sa mort celle des poissons.
Il y a pire, une partie du carbone océanique est stockée sous la forme d’hydrates de méthane à plusieurs centaines de mètres de profondeur. Une élévation de la température de 1,5 à 2° (aujourd’hui 0,5) pourrait libérer les millions de milliards de m3 de méthane ce qui serait une deuxième cause d’emballement thermique de la planète.
Compte tenu de l’ensemble de ces éléments nous n’avons pas jusqu’à 2050 mais seulement 20 petites années pour à la fois :
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diviser par quatre nos émissions de gaz à effets de serre (CO2, méthane et gaz fluorés)
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développer toutes les sources possible de création d’énergie propre ce qui permettrait, en outre, de créer de nouvelles opportunités pour l’économie et l’emploi
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absorber le carbone stocké en excès dans l’atmosphère grâce à la vie : arrêter la déforestation, replanter, fertiliser les déserts (cette action est indispensable mais ne pourra pas absorber le méthane et les gaz fluorés).
Ceci exige de stopper immédiatement la fuite en avant qui consiste à s’adapter au réchauffement climatique pour enfin le combattre énergiquement.
Les 70 projets de ports méthaniers dans le monde et l’exploitation de nouveaux gisements de pétrole ne sont que des pis aller. On trouvera des cas où il s’agit d’une alternative indispensable et limitée dans le temps ; ce n’est, à l’évidence, pas le cas en ce qui concerne le Verdon.
Les instigateurs du projet pourraient s’enorgueillir et montrer l’exemple en réorientant leurs objectifs et en s’engageant dans une activité totalement propre. S’ils veulent rester dans l’énergie pourquoi pas des éoliennes sous-marines ?
Nos dirigeants sont informés et s’engagent en faveur de l’écologie mais l’information qu’ils ont est compliquée par des détails, des compromis, des problèmes économiques et sociaux et des rapports contradictoires sur les échéances et l’ampleur des catastrophes dues au changement climatique.
Face aux risques que nous faisons courir à l’ensemble de l’humanité doit-on accepter encore et encore des compromis alors qu’il est possible de réagir ? Le développement ne pourra se poursuivre que s’il est durable.
Nicolas Hulot prône pour que nous retrouvions notre place au cœur de la nature, sans domination aveugle mais avec une vigilance globale, car, dit-il, « je n’ai pas envie que mon fils Nelson et tous ceux de sa génération se disent plus tard : les salauds, ils savaient. »
Au nom de nos enfants et petits enfants, agissons !
Jean-Claude LACROIX
SAINT-GEORGES DE DIDONNE
Pour compléter l’article de Mr lacroix, sur les impacts du méthane sur le réchauffement climatique, veuillez vous reporter à l’article suivant http://www2.canoe.com/infos/environnement/archives/2008/09/20080929-122427.htmlFrançois GOLPEGreenpeace Bordeaux