Qualité des eaux de baignade

Publié le: 25 août 2008

Catégorie: Risques-Environnement

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Au mois de juin 2008, l’ ONG « Surfrider Foundation Europe », célèbre pour la veille active qu’elle exerce sur la surveillance du littoral, publiait un rapport présentant une « simulation de la qualité des eaux de baignade selon la nouvelle directive européenne 2006/7/CE ». Cette nouvelle directive, applicable au plus tard en 2015, imposera des normes plus contraignantes pour la surveillance des lieux de baignade. Or, l’association alerte sur le fait que 22% des plages françaises seraient déclassées si l’on appliquait la nouvelle réglementation dès aujourd’hui.

Beaucoup s’interrogent déjà sur le maintien de certains sites à proximité d’industries polluantes.

En effet, la directive entraîne un durcissement des seuils des normes sanitaires. Surfrider note d’ailleurs dans son rapport le risque encouru : « 
Dans le pire des cas, où la qualité de l’eau d’une plage ne répondrait plus aux critères européens de qualité, les municipalités concernées seraient obligées d’interdire la baignade sur cette plage et donc de fermer celle-ci ».

A l’heure actuelle, la qualité des eaux de baignade sur notre estuaire est bonne.

Avec la nouvelle directive, certaines de nos plages subiraient un déclassement (voir p.55 du rapport pour les plages charentaises, et p.58 pour les plages en Aquitaine).

Mais que l’on se rassure, si l’on projette les normes à venir sur les mesures actuelles, toutes les plages estuariennes – du littoral charentais comme du littoral aquitain- resteront ouvertes à la baignade.

Mais que se passerait-il en cas d’implantation d’un terminal méthanier au Verdon-sur-Mer ?

Nous connaissons les multiples impacts d’un terminal méthanier en fonctionnement sur l’environnement avec notamment un rejet d’eau chlorée à un débit de 10m3/secondes ou encore un refroidissement des eaux. Mais la pollution ne s’arrête pas là. L’une des plus importantes pollutions proviendrait du dragage du chenal (pendant les travaux mais aussi après). Lors d’une récente conférence, Gérard Blanc, professeur de géochimie à l’université de Bordeaux 1, s’intéressait à la pollution métallique de l’estuaire. Les méthaniers sont des navires à fort tirant d’eau qui imposeraient un dragage important. La mise en suspension de sédiments, parmi lesquels de nombreux polluants tel le Cadmium, entraînerait la dégradation certaine de la qualité de nos eaux.

Jusqu’à quel point nos eaux de baignade seraient-elles dégradées ? Difficile de répondre à une telle question car les sites actuels d’implantation de port méthaniers (Fos-Tonkin et Montoir de Bretagne) n’ont bien évidemment pas de plages avec des mesures disponibles. Cependant, quand on connaît l’équilibre bactériologique fragile de nos estuaires, on peut déjà imaginer, en cas d’implantation, de fortes conséquences sur la biodiversité marine.

POUR ALLER PLUS LOIN :

rapport Surfrider Foundation, « Simulation de la qualité des eaux de baignade en mer selon la nouvelle directive européenne 2006/7/CE : impact sur le classement des plages françaises pour la saison 2007 »,
http://www.surfrider.fr/download/Rapport_France_2008_long.pdf

site internet de l’association Surfrider foundation Europe, http://www.surfrider.fr/index.php

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Un commentaire pour Qualité des eaux de baignade

  1. thomas n dit :

    J’avais posé lors du débat publique une question sur les interactions entre les métaux lourds (Cadmiun en particulier) et le déversement massif de chlore. 4GAZ avait bien entendu boté en touche comme toujours 3Circulez il n’y a rien à voir », mais je pense que l’on risquerait de se retrouver face à des cocktails particulièrement nocifs ! Il ne faut pas se leurrer, ils nous vitrifieront l’estuaire si on les laisse faire, et il n’y aura plus une plage accessible !