Selon les experts qui ont contribué à la rédaction de ce rapport, la défense civile est le « parent pauvre« des grandes orientations budgétaires sur la défense et la sécurité en France. « Il aura fallu sept ans pour que la France prenne la mesure des attentats du 11 septembre 2001 et réexamine son dispositif de défense et de sécurité« , écrit le HCFDC.
Des retards ont semble-t-il été pris en matière d’information et de communication. Ces mêmes experts dénoncent un « manque de volonté » des pouvoirs publics dans ce domaine au prétexte de « ne pas affoler la population« .
L’Etat ne serait pas en mesure de faire face à des crises majeures dans la prise en charge de l’information aux citoyens afin que ceux-ci puissent assurer eux-mêmes leur autoprotection.
Les collectivités territoriales, quant à elles, attendent de l’Etat qu’il prenne en charge cette information aux citoyens.
En d’autres termes, les citoyens ne sont pas formés et informés pour réagir face à des crises, des catastrophes.
Le rapport propose la mise en place d’un dispositif d’alerte avec un système satellitaire sur un financement public-privé et dont le coût serait partagé entre l’Etat et les collectivités. Il préconise une labellisation sous forme d’un pavillon orange par commune pour indiquer l’effort de préparation et de communication des collectivités.
Depuis 2007, seulement 900 communes, parmi celles qui sont soumises à cette obligation parce qu’inscrites comme zones à risques, auraient élaboré des plans de secours communaux (PSC).
Le rapport estime par ailleurs insuffisantes les capacités de gestion de crises de l’Etat et des collectivités.
Si dans les secteurs des transports de passagers ou de produits dangereux, la législation française est « très en avance« , en revanche, les infrastructures les plus à risques sont, selon ces experts, encore trop vulnérables.
Enfin, le haut comité qualifie de « très insuffisante » la préparation aux risques NRBC (nucléaire, radiologique, biologique, chimique) « faute de moyens et de financement régulier« .
Le Haut comité français pour la défense civile espère avec ce rapport nourrir la réflexion conduite actuellement autour du livre blanc sur la défense et la sécurité, demandé par Nicolas Sarkozy, et du livre blanc sur la protection civile annoncé par Michèle Alliot-Marie pour préparer une loi de programmation.
La stratégie de 4Gas du « tout est sous contrôle » témoigne à un niveau local de cette impréparation.
Quel pourrait être le plan de secours communal pour le Verdon et les communes avoisinantes ?
Les habitants de la Charente maritime seraient-ils également formés et informés ?
Quelles structures de secours pourraient être mises en oeuvre pour prévenir une catastrophe industrielle ?
Quels seraient les financements de telles structures ?
Les collectivités territoriales ou l’Etat auront-ils la charge financière du maintien sur le long terme d’infrastructures de secours pour permettre à une entreprise privée d’engranger les subsides de la spéculation sur le marché gazier ?
Si la France, via les collectivités territoriales donc les mairies, est mal préparée aux risques terroristes, écologiques et industrielles, et même si la législation est en avance sur les produits dangereux, comment 4Gas serait mieux préparée ?
Lire le rapport du Haut comité français pour la défense civile : http://www.hcfdc.org/