Les incidences d’un terminal méthanier sur la santé des populations riveraines est l’un des sujets quasi-occulté par le maître d’ouvrage durant le débat.
Pourtant, là où d’autres projets similaires à celui de 4gas doivent voir le jour, les professionnels de la santé tirent la sonnette d’alarme.
Fin février 2008, le Collège québécois des médecins de famille, regroupant plus de 2000 praticiens, s’est associé au collectif national Stop au méthanier qui lutte contre le projet de terminal méthanier Rabaska à Lévis (Québec).
En effet, Le Collège québécois des médecins de famille affirme que les concentrations de polluants atmosphériques prévues dans le cadre de la construction du port méthanier Rabaska pourraient augmenter la mortalité, toutes causes confondues, pour les familles exposées.
Selon les médecins, l’augmentation des concentrations de dioxyde d’azote et de dioxyde de soufre qui proviendrait des nouvelles installations entraînerait une croissance des maladies cardiaques, respiratoires et des cas de cancers dans la région.
Ce sont les révélations faites par cinq experts des directions de Santé publique en commission parlementaire, au début de février, qui ont soulevé de nouvelles inquiétudes chez les opposants au projet de port méthanier de Lévis et qui ont poussé Le Collège québécois des médecins familles à prendre position.
Le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP) a produit un rapport d’analyse environnementale du projet Rabaska sur lequel s’est basé le gouvernement pour émettre un décret relatif au port méthanier.
Selon le Dr Levasseur, ce rapport soulève des questions puisqu’il ne tient compte ni des recommandations du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) ni de celles de la Santé publique du Québec, encore moins des normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le BAPE a confirmé que les concentrations de polluants dans l’air vont atteindre un niveau susceptible d’avoir des impacts sur la santé humaine et un effet cumulatif à long terme. Ainsi, les concentrations totales de dioxyde d’azote résultant de l’implantation d’un port méthanier seraient d’au moins 325 microgrammes par mètres cubes, soit 125 microgrammes au dessus du seuil défini par les normes de l’Organisation mondiale de la santé(OMS). Rappelons que l’OMS a prescrit ces normes relatives à la qualité de l’air dans le but de protéger la vie humaine.
La direction de la Santé publique recommande quant à elle d’élargir la zone d’exclusion autour des installations du terminal incluant 120 résidences et une école comptant un total de 600 personnes.
Ces prévisions alarmantes sont sans aucun doute transposables au Verdon.
Face à de tels enjeux de santé publique, il est de la responsabilité des élus de protéger les populations et de se prononcer fermement contre le projet de port méthanier et ses dangers sur la santé.
J. Lesbordes