Mon cher Père Noël,
Ca fait longtemps que je ne t’avais pas écrit, tu sais ce que c’est, le boulot, la course après le temps, les factures . . . la vie quoi ; et puis les années passent et l’on oublie ; pourtant cette année j’ai vraiment besoin de toi.
L’autre midi je prenais l’apéro à la terrasse d’un bar de Port Médoc avec mon vieil ami Lulu que j’ai rebaptisé « modération » depuis la loi Evin. On regardait les bateaux (près de 500) se dandiner mollement sous l’effet d’une brise légère ; derrière la Chambrette était déserte et les coques des voiliers du cercle nautique attendaient patiemment des jours meilleurs.
D’un coup je ne sais quelle mouche piqua « modération », mais il me lance :
« Tu crois qu’ils vont nous la faire l’usine à gaz ? » J’en avalais ma cacahuète de travers
« Mais non ils ne vont pas la faire, je ne veux pas qu’il la fasse et je ne suis pas le seul on est des milliers à pas la vouloir : des jeunes, des vieux, des Charentais, des Médocains, des français, des étrangers, des actifs et des touristes ; pour te dire même des politiques en veulent pas à droite comme à gauche : des députés, des conseillers généraux, régionaux, des maires.
Tu sais mon ami, ce que je voudrais ? Je voudrais que les Bordelais qui ont eu l’idée géniale de vouloir nous imposer ça par la force en nous prenant pour des indiens incultes comprennent qu’à 100 kms des vitrines de la Chambre de Commerce et des bureaux du Port Autonome on a le droit de pouvoir disposer de notre avenir.
On veut bien de l’industrie pour que nos jeunes puissent vire et travailler au pays ; qu’ils puissent aller à la tonne ou à la plage après le boulot, mais pas avec du Seveso II. Le tourisme ne peut pas suffire ? Alors ayons de l’imagination, filière nautique, développement durable et plein d’autres choses compatibles avec cet estuaire.
Tu te rends compte Lulu c’est le dernier d’Europe à être protégé. L’autre jour m’est revenu une phrase de Saint Exupéry qui disait, à quelque chose près :
« On n’hérite pas de la terre de nos parents, on emprunte celle de nos enfants » eh bien tu vois au moment du dernier soupir j’aimerais y repenser à ça et partir en paix.
Les arrières grands parents des Hollandais de 4gas sont peut être venus en Médoc et on les en remercie encore du côté de Valeyrac ou de Jau Dignac Loirac pour le travail qu’ils ont fait pour nous ; leur descendance est bien moins glorieuse, elle revient avec des milliards américains pour défigurer la région, que eux, ont découverts il y a un an et qu’ils nous rendront en ruine dans 50 ans.
« Il a un drôle de goût mon pastis d’un coup me dit « modération »
« Oui il sent le gaz »
« Bon, mais qu’est ce qu’on fait ? me lance Lulu visiblement requinqué »
« Qu’est ce qu’on fait ? Mais on se bat mon ami jusqu’au bout, jusqu’à ce que raison revienne. D’autres se sont battus avant nous pour nous transmettre ça et je veux le donner en mieux à mes enfants.
En dernier recours, j’irais à Lourdes s’il le faut et si ça ne marche pas il nous restera Lisieux pour pleurer comme disait Coluche, mais rassure toi nous n’en sommes pas là, au contraire. »
« En tout cas je te suis, me dit mon ami en se levant, peut être qu’on croit au Père Noël, mais il faut essayer ».
Le Père Noël pourquoi pas, ça fait si longtemps …
Jean Marie ANDREUX
en effet le constat est lourd. J’habite Lesparre, coeur du médoc et sous préfecture, depuis peu et lorsque j’ose aborder ce projet qui me choc parce que retraité je profite au maximun de la chance qui m’est donnée de pouvoir parcourir en long et en large et en toute quiétude cette presqu’ile que j’ai choisie pour son côté sauvage et paisible et ses habitants qui savent conjuguer à la fois dévelopement touristique et qualité du terroir et de ses racines (vignes, forêts, chasse, pêche) qui apparemment ne suffisent pas. MAIS CE QUI ME FRAPPE et m’interpelle c’est la passivité et la résignation de ces derniers face à ce projet gigantesque et ils ne savent que penser et que faire et sont soumis et dépendants de la grande et haute préfecture appelée BORDEAUX en se disant de toute manière c’est déjà fait. Je ne vois aucune protestation dans ce coeur Medoc figé comme si l’estuaire n’existait pas. C’est peut-être que …………et certainement puisque les jeunes qui quittent ce lycée n’ont d’autres alternatives que BORDEAUX, la belle, la grande à l’autre bout, un autre monde
très bien analysé, mais on entend inlassablement « imaginons un autre développement pour le Médoc », alors lequel ? personne ne se prononce là-dessus, quelquechose de concret, de tangible, moi je propose l’élevage biologique et la culture biologique, pour commencer, le mouton, le boeuf, il y a d’immenses pâturages, des prés salés qu’on nous envie, pas trop de pollution pour le moment, alors pourquoi pas ? Je pose la question.Depuis 15 ans que j’habite à Soulac j’entends parler d’enclave, de bout du monde, d’impossibilité de…………………..pourtant ça n’a pas toujours été comme ça il me semble, et des sites plus enclavés il y en a de pire à travers le monde et qui se développent par la volonté des habitants, je souligne le mot, les habitants sont ceux qui habitent, toute l’année, pas ceux qui viennent y passer 1 mois par an, ce qui manque ici c’est la solidarité, la mobilisation de ceux qui habitent ensemble toute l’année et qui ne se connaissent même pas, c’est peut-être par là que ça commence.En attendant, si le Médoc est enclavé et ne peux pas se développer, il n’est pas enclavé pour tout le monde, pas pour les capitaux américains et hollandais…………………………..alors remontons nos manches et réunissons-nous pour entreprendre.Suggestions : élevages et agricultures biologiques-Entrainements sportifs toutes disciplines pour désengorger la capitale (je pense à ces courts de tennis inoccupés tout l’hiver) – Mode (imaginez des défilés de mode sur la plage, dans ce décor de rêve…avec tous les ateliers de création, couture et prêt à porter, bijoux fantaisistes, qui pourraient se créer autour de la mode), et pourquoi pas des studios d’enregistrement pour les jeunes talents qui n’ont pas les moyens de s’offrir quelquechose à Paris, avec des tarifs de location accessibles et surtout sans nuisance sonore, ici je pense que c’est réalisable. Il y a plein de choses à faire ici, et surtout orienter le développement vers les énergies non polluantes, les éoliennes en mer peut-être, il y a du vent ici pourquoi ne pas en tirer parti, et le développement des panneaux solaires, bref, je pense qu’il faut avoir une volonté politique, une volonté de chacun et de tous ensembles.