Nicolas Hulot, sollicité tant par les élus royannais et les associations opposées au projet de terminal méthanier au Verdon, prend position pour une protection accrue de l’estuaire de la Gironde, excluant ainsi les aménagements programmés dans l’enceinte du port autonome de Bordeaux.
L’homme a adressé hier sa réponse au député Didier Quentin. Il y confirme ses doutes quant à la pertinence du projet développé par la société 4Gas dans le cadre d’un « scénario énergétique national », croyant savoir que les capacités de stockage étaient par ailleurs suffisantes.
Nicolas Hulot constate par ailleurs que « tout les arbitrages gouvernementaux en matière d’aménagement des estuaires, et depuis plus de trente ans, l’ont toujours été au détriment des milieux naturels, des ressources marines et donc de la pêche maritime ». Nicolas Hulot approuve de ce fait la démarche de Didier Quentin qui milite pour un classement de l’estuaire de la Gironde, comme aire maritime protégée. « Les enjeux régionaux à l’échelle du Golfe de Gascogne comme de la façade Atlantique le justifient pleinement. » – Source Sud Ouest.
Pour mémoire, Didier Quentin, député de la Charente-maritime, avait interpellé le mardi 2 octobre à l’Assemblée nationale, Madame Nathalie Kosciusko-Morizet, Secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie dans le cadre d’une des deux séances mensuelles de « questions orales ».
Ainsi lui demandait-il : « Compte tenu de l’intérêt majeur de l’estuaire de la Gironde, du point de vue naturel et pour la bio-diversité, ne peut-on pas envisager la création d’une « aire marine protégée », qui deviendrait pilote en matière de développement durable ? »
Ce à quoi la secrétaire d’Etat répondait : « J’accueille avec beaucoup d’intérêt cette proposition. Le Gouvernement souhaite que l’on compte dix à douze aires marines protégées dans les années à venir. Le décret créant le parc naturel marin d’Iroise sort enfin aujourd’hui. Trois autres projets sont bien avancés. Toutes les propositions sont bienvenues et seront étudiées avec bienveillance.«
Voir notre article sur ce sujet
Pour confirmer cette approche environnementale et préservatrice de l’Estuaire de la Gironde, nous vous invitons également à lire le cahier technique intitulé « L’Estuaire de la Gironde : l’emblème du développement durable » publié en février 2002 par le conseil général de la Gironde.
http://www.cg33.fr/doc_joint/publication/FTP/cahiers_techniques_eau_3.pdf
A noter dans le tout dernier chapitre : « Le dossier de l’estuaire de la Gironde a été sélectionné dans le cadre du programme européen de développement rural LEADER +, qui vise à soutenir les territoires ruraux mettant en oeuvre des stratégies de développement territorial. Le programme comprend des actions innovantes en matière de tourisme et d’environnement pour les 72 communes situées sur l’estuaire. »
A noter également la présentation qui est faite du port du Verdon : « il représente plus de 600 mètres de quais, pour une activité 24h/24 reconnue dans le monde entier. Le Verdon, c’est aussi le passage incontournable pour franchir l’estuaire par le bac, vers Royan, avec plus de 800 000 passagers par an et 125 000 véhicules. »
Enfin, la Commission particulière du débat public a mis en ligne une nouvelle étude préalable de 4Gas portant sur le thème de la faune et la flore.
Elle est téléchargeable ici :
http://debatpublic-terminal-leverdon.org/documents/syntheses-etudes-prealables.html
Je rentre d’une balade sur la plage de la chambrette.Il y avait des gens qui se promenaient et des dizaines de kite-surfeurs évoluaient sur l’eau.Une grand-mère s’est arrêtée pour me parler : elle pestait contre ce projet néfaste.Et ce lieu de rencontre, que deviendrait-il ? une plage moitié interdite ? un parking à méthanier ? un lieu où l’eau refroidie de 2,5°C n’inviterait plus à la baignade ? un lieu à l’eau javelisée ?un chantier de 3 ans où l’on ne pourrait plus rester au calme ?Je rage…
Enfin une prise de position qui se faisait attendre !Il est cependant navrant de constater qu’il a fallu que les politiques s’en mèlent (ex : le député Didier Quentin) pour que Monsieur Nicolas Hulot réagisse.Il vaut mieux tard que jamais !
Nicolas Hulot, merci !Ce soutien est vraiment essentiel. L’analyse de Nicolas Hulot insiste plus particulièrement sur le fait que nous sommes dans un estuaire…C’est en effet la spécificité de ce projet par rapport aux 2 autres actuellement en débat (Dunkerque et Antifer). Le milieu estuarien est plus fragile. Il faut préserver notre estuaire et en faire, comme le propose le conseil général, « l’emblême du développement durable ».