Hypothèses de tracés du gazoduc – 4 tracés envisagés, aucun de réellement détaillé !

Publié le: 19 octobre 2007

Catégorie: Risques-Environnement

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Grand absent du dossier de 4gas, le gazoduc a enfin fait son apparition dans le débat public après près de 2 mois d’attente. Des scénarios charentais et girondins sont retenus.
 
Alors que le gazoduc fait partie intégrante des dossiers des maîtres d’ouvrage pour les débats publics de Dunkerque et d’Antifer, 4gas l’a exclu délibérément, comme si un terminal méthanier était dissociable de son gazoduc !…
 
Rappelons brièvement les circonstances du débat qui s’est tenu jeudi 18 octobre. Initialement prévu et annoncé à Lesparre, à proximité des zones vraisemblablement les plus concernées par le tracé, le débat s’est finalement vu reporter à Soulac. C’est donc loin des populations les plus concernées (habitants, mais aussi viticulteurs et sylviculteurs) que l’audition publique a eu lieu.
 
Ce soir là, dans une salle majoritairement hostile au projet, les 4 représentants de la société
TIGF (Total Infrastructures Gaz France) ont donc enfin proposé les hypothèses retenues.
Chacun des 4 tracés viserait, pour un coût allant de 300 à 400 millions d’euros, à amener le gaz depuis le terminal méthanier jusqu’à l’ « artère de Guyenne », canalisation principale de GNL dans le grand Sud-Ouest.
Le diamètre du gazoduc sera de 1,20 m – ce qui est parmi les plus gros diamètres utilisés pour le transport du gaz – et fonctionnera sous une pression de 85 bars. Il pourra transporter 2 millions de m3 de gaz/heure. Sa capacité pourrait être accrue, dans l’avenir, par la construction d’une station de compression supplémentaire sur le gazoduc, en fonction de l’augmentation de la capacité de stockage du terminal du Verdon.
Nous vous livrons les 4 tracés retenus (document TIGF). Une fois encore les promoteurs laissent les citoyens dans le flou. Les fuseaux proposés sont larges de 5 kilomètres. Ils n’offrent donc aucune réelle précision et nous mettent dans l’impossibilité de citer tous les villages potentiellement traversés.
  fuseaux-docs-TIGF.jpg
Hypothèse 1 (fuseau rose) :
Le tracé dit « de l’estuaire » passerait entre Royan et Saint-Georges-de-Didonnes pour rejoindre Chazelles en Charentes. La traversée de l’estuaire se ferait dans un tunnel de 5 mètres de diamètre et long de 7 kilomètres.
 
Les 3 autres tracés partiraient de Soulac, traverseraient Lesparre puis rejoindraient Saint-Laurent. De là, 3 différents scénarios ont été retenus :
 
Hypothèse 2 (fuseau violet):
Depuis Saint-Laurent, le gazoduc se dirigerait vers Pauillac, traverserait le fleuve par un « forage horizontal dirigé ». Après avoir traversé 1 ou 2 îles, la canalisation déboucherait à 5 kilomètres au sud de la centrale nucléaire de Blaye. De là, la canalisation rejoindrait Montguyon (dept. 17) puis Laprade en Charentes.
 
Hypothèse 3 (fuseau rouge):
Depuis Saint-Laurent, le gazoduc longerait l’estuaire pour traverser le fleuve au niveau du bec d’Ambès. De là, il rejoindrait Eygurande-Gardedeuil (dept.24).
 
Hypothèse 4 (fuseau vert):
La dernière option, la plus au sud traverserait tout le médoc pour rejoindre Auros (dept.33).
 
L’ensemble des installations proposées devrait faire l’objet d’un débat public en 2008 ( dans l’hypothèse bien sûr où le maître d’ouvrage maintiendrait son projet…)
 
Vous refusez le passage d’installation dangereuses -et parfois meurtrières- à proximité de votre lieu de vie ?
Vous estimez que votre voix doit être entendue dans le débat public ?
 
Alors n’hésitez pas, venez nombreux à la dernière réunion sur la thématique des nuisances et des risques :
 
Lundi 22 octobre,
Soulac
(19h, Palais des Congrès)
 
 
NB : La présentation faite par TIGF est disponible sur le site du débat public à l’adresse suivante :

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3 commentaires pour Hypothèses de tracés du gazoduc – 4 tracés envisagés, aucun de réellement détaillé !

  1. DURBIN dit :

    Ci-dessous comentaires relevés sur le site de la CGT 76 et du PC 76.Je ne partage pas leurs convictions mais dans le cas qui nous réunit, les idées sont évidemment convergentes.Cordialement ONTRIBUTION DE L’UNION DEPARTEMENTALE CGT DESEINE MARITIME, DANS LE CADRE DU PROJET DUTERMINAL METHANIER D’ANTIFER.A la lecture du dossier du maître d’ouvrage concernant le projet du terminalméthanier d’Antifer, les enjeux pour les opérateurs apparaissent moins industrielsqu’un moyen de s’imposer et de s’accaparer un marché à fort retour surinvestissements.La déréglementation permet donc, aujourd’hui, d’installer des terminaux méthaniersen lieu et place de GDF, contraignant GRTgaz (transports gaz) à assurer leraccordement même si ce n’est pas l’optimum économique et industriel.Alors que d’après les prévisions jusqu’en 2016, les consommations de gaz en Francene devraient pas dépasser 65 Milliards de M3, les importations de gaz possibles enFrance se monteraient à 125 Milliards de M3. Ce gaz ne sera donc pas pour laFrance mais permettra de faire fonctionner le « marché ».D’autre part et uniquement pour transiter tout ce gaz jusqu’aux frontières, GRTgazprévoit d’investir entre 1,5 et 3,4 Milliards d’Ces quantités de gaz en France, bien supérieures aux besoins des français,entraîneront mécaniquement, du fait des investissements importants, unerépercussion sur le coût du prix du gaz pour le consommateur final.Se préparant à la déréglementation, les prix se sont enflammés depuis l’année 2000,les consommateurs particuliers subissant des augmentations de près de 70% durantce temps, quant aux industriels, du fait de la montée des prix, ils ont demandé leretour au tarif régulé.Qu’en sera-t-il demain, avec ces nouveaux investissements, seront-ils encore unefois répercutés sur le consommateur ?Ceci rendant encore plus aléatoire les perspectives de hausses de consommationpour les 10 ou 20 ans à venir et la nécessité d’un tel stockage.Cette surcapacité de stockage de gaz, les nouveaux électriciens, dont POWEO faitparti, servira pour alimenter, ce qui est une incohérence, des centrales électriquesproductrices de gaz à effet de serre, ce qui est également une incohérence au regarddes engagements pris par la France vis-à-vis du protocole de Kyoto.La surcapacité que vont engendrer les terminaux gaziers, donc Antifer, n’est passeulement pointée du doigt par la CGT, c’est aussi le cas notamment, du secrétaired’Etat aux transports, Dominique Bussereau, qui, début août dernier s’est déclarédéfavorable à la construction de terminal méthanier (voir le journal Les Echos du 28août dernier).Selon les études prospectives nous aurions dans les années 2015/2020 environ 30%de gaz en trop en France.Pourquoi un terminal Méthanier ?Au moins une raison, même si ce n’est pas la seule.Parce que les opérateurs de transport du gaz par bateau, du fait de l’ouverture desmarchés, peuvent facilement dérouter leur cargaison de gaz d’un point à un autre dela planète et proposer leur marchandise au plus offrant.Gaz de Normandie, constitué d’actionnaires POWEO à hauteur de 34%, E.ONRuhrgas 24,5%, Verbund 24,5% et la CIM pour 17%, a donc déposé un dossier pourla construction d’un port Méthanier à Antifer d’une capacité d’expédition annuelle de9 Milliards de M3 de gaz naturel. Ce projet industriel est donc une formidablemachine à casser l’opérateur historique et un moyen d’encaisser des bénéficescolossaux.Le fondateur et PDG de POWEO ne cachant d’ailleurs pas son ambition débutoctobre lors d’une réunion publique, expliquait qu’il voulait, je cite : « créer avecPOWEO un opérateur de gaz-électricité rentable, pour être face à EDF »C’est pour le moins édifiant !POWEO s’engouffre donc dans la brèche de la déréglementation de GDF et EDF,(entreprises pourtant reconnues pour leur fiabilité et leurs hautes expériences) pourcapter les clients éligibles suite à l’ouverture du marché à la concurrence.Sur la question de l’emploi, du fait de la libéralisation du marché à EDF et GDF, lechiffre de 7000 postes non remplacés en 10 ans est aujourd’hui avancé.A comparaison égale entre le site d’Antifer et le site de Montoir en Bretagne, pourfaire fonctionner le terminal de GDF plus du double de personnels est employé tandisque d’après la brochure soumise au débat public, il n’est prévu que 60 et 80 emploispour l’exploitation du terminal et les services associés, ce qui représente environ 30salariés dédiés à l’exploitation.Enfin sans entrer dans le détail des interrogations et expressions des associationsainsi que les prises de positions de certains élus (Députés, élus locaux etc…) il estfréquemment mis en avant les risques de la dangerosité du projet du terminal quantà la proximité des habitations et du terminal pétrolier classé SEVESO, il nous sembleque ce sont des critères à prendre en compte pour la réflexion finale.En fonction des éléments brièvement développés ci-dessus, la CGT émet les plusgrandes réserves sur ce projet, avec un volet social rabougri comparé aux profitsattendus de l’exploitation de ce site, d’autant que celui-ci ne répond pas à unenécessité de production et de besoins immédiats en alimentation de notrepopulation.Idem de la part des Communistes du 76A propos du projet de port methanier a antiferActualités Le jeudi 27 septembre 2007Un projet de port méthanier à Antifer : pourquoi pas ? Après tout, voilà plus de 30 ans que ce site a été transformé en port pétrolier ! Alors, pourquoi ne pas imaginer aussi un port méthanier, avec cohabitation des 2 installations ? Pourquoi même ne pas imaginer que la plage soit conservée et que la plaisance se développe…Il y a 30 ans, la création du port pétrolier n’avait guère soulevé d’opposition ; elle apparaissait à tous comme la réponse normale et nécessaire de l’Etat aux défis de l’approvisionnement en pétrole de notre pays et une étape importante dans le développement portuaire du Havre…Mais si, 30 ans après, les enjeux énergétiques sont toujours présents, le contexte a évolué : le  » débat public  » est devenu obligatoire et des questions nouvelles, portant sur la politique énergétique, l’environnement,… sont devenues incontournables.1/ L’énergie, un enjeu incontournable, de plus en plus dominé par la lutte contre les émissions de gaz à effets de serre et les changements climatiques.Les impératifs liés à l’énergie sont connus :diversifier les sources d’énergie et assurer la sécurité de nos approvisionnements dans un monde où l’essentiel des ressources fossiles, dont on sait qu’elles seront épuisées dans quelques dizaines d’années, sont situées dans des zones instables et/ou d’exploitation difficile.réduire les rejets de Gaz à Effets de Serre provoqués par la production d’énergie, l’industrie, les transports, le logement : dans ces GES, le C02 intervient en France pour 73% et notre pays, grâce au nucléaire et à l’hydraulique, est moins mal loti que d’autres…préserver l’électricité – essentielle à la vie sociale et économique du pays – des règles du marché et maintenir cette énergie vitale au tarif le plus bas pour les usagers.Les adeptes des politiques libérales considèrent que l’énergie peut, comme d’autres secteurs, être soumise aux règles du marché, avec concurrence entre des groupes privés.Que leur importe qu’aucun bilan n’ait jamais été tiré de ce qui s’est réellement passé dans les pays qui sont allés, depuis les années 90, dans cette voie ?Que leur importe qu’à l’évidence cela se soit traduit par des augmentations importantes des coûts ?A l’opposé du dogme libéral, et parce que l’énergie n’est pas un  » produit  » ordinaire, je pense que les impératifs évoqués plus haut nécessitent, en France, une maîtrise publique s’appuyant sur un  » pôle public de l’énergie « . Et parce que les enjeux sont aussi européens, je considère qu’il nous faut une véritable politique publique européenne de l’énergie assurant les approvisionnements et les coopérations.Les directives européennes, les dernières lois adoptées dans notre pays en matière énergétique, l’apparition de nouveaux opérateurs attirés par la promesse de profits importants, la privatisation de GDF, opérateur public gazier, puis sa fusion avec Suez, confirment des orientations préoccupantes.Cette libéralisation, synonyme de mainmise des marchés financiers sur un secteur vital et stratégique, pèse lourdement sur le dossier qui nous est proposé.Rappelons aussi :que notre pays est totalement dépendant en ce qui concerne le charbon, le pétrole, le gaz, l’uranium, soit plus de 90% de ses besoins,qu’en matière d’énergies renouvelables, la part de l’hydraulique dans la production totale d’électricité, est passée de 26% en 1973 à 10% en 2005, tout en progressant en valeur absolue,que le développement des autres énergies – l’éolien, le solaire, la biomasse, etc.. -, tout en devant relever de véritables priorités, ne peut espérer, raisonnablement, couvrir les besoins économiques et sociaux de notre pays,que les économies d’énergies, en particulier dans les secteurs les plus  » consommateurs  » – transport, logement, industrie – sont à développer mais n’atteindront leur plein effet qu’au prix de décisions politiques, de changements culturels et d’investissements lourds,que l’efficacité et l’intensité énergétiques sont également des chantiers essentiels, mais que les effets attendus ne seront que progressifs.Et cela, alors que tout confirme l’augmentation de la demande d’énergie, à un rythme supérieur à 1% par an, avec des risques de rupture compte tenu des aléas climatiques et de l’épuisement annoncé des ressources fossiles.Toutes les projections confirment aussi la nécessité de construire de nouveaux moyens de production pour environ 10000 mégawatts supplémentaires avant 2020, tout en modernisant et remplaçant le parc de centrales, y compris le parc nucléaire.La sécurité de nos approvisionnements, la maîtrise de notre production et la diversification du  » panier  » énergétique s’imposent donc à tous, dans un contexte marqué par la lutte – obligatoire, car vitale pour notre planète – contre les émissions de gaz à effets de serre.Tout projet d’investissement énergétique doit s’inscrire dans ce contexte contradictoire où il faut, en même temps, sécuriser nos approvisionnements, diversifier nos moyens de production d’énergie, répondre aux besoins industriels, réduire le recours aux énergies fossiles et maintenir les tarifs – les prix – les plus bas pour l’électricité et le gaz qui ne sont pas des  » produits  » ordinaires.2/ Produire de l’électricité avec du gaz ?Notre pays pourrait-il ne pas recourir au gaz pour produire de l’électricité ?Notons tout d’abord que l’évolution de la seule demande de gaz pour produire de l’électricité est supérieure à l’augmentation des besoins liés au chauffage et à l’industrie.Cette accélération de l’utilisation du gaz dans la production d’énergie est liée à l’amélioration du rendement des centrales à gaz (près de 60%) et au fait que ces centrales produisent de 40 à 50% de moins de CO2 que les centrales à charbon.Rappelons aussi que pour un opérateur privé, le recours à des centrales utilisant des énergies fossiles est le moyen le plus facile pour  » entrer sur le marché « . Mais cette évolution a une conséquence : l’objectif de l’opérateur n’est plus de fournir de l’électricité  » à la pointe « , mais de faire fonctionner le plus possible ses centrales en continu pour rentabiliser rapidement ses installations.Rappelons enfin que cette évolution entraîne une augmentation de la production de gaz à effets de serre.Mais, attention :si les réserves de charbon sont évaluées à plusieurs siècles, celles de gaz, comme celles de pétrole, ne résisteraient pas plus de 60 années au rythme actuel de consommation ; l’augmentation de la consommation mondiale entraînera une augmentation des prix  » justifiée  » par les opérateurs dans les conditions actuelles, par la nécessité d’un retour rapide sur investissements et le coût des mises en exploitation de nouveaux champs gaziers, aujourd’hui difficiles à exploiter aux présents tarifs : la fin des tarifs  » régulés « , décision politique cette fois, couronnera le tout : on parle de 2010 !la préservation du gaz – produit noble – pour répondre à des besoins industriels présents et futurs n’est-elle pas plus pertinente que le  » gaspillage  » actuel pour produire de l’électricité,Certes, il serait irresponsable de refuser tout recours au gaz dans la production électrique, mais rappelons quand même que d’autres moyens existent pour produire de l’électricité. Rappelons aussi que la plus grande prudence est de mise, comme une vision à long terme quant à la pertinence des investissements : or, dans ces domaines, les marchés sont myopes, leur attention ne se concentrant que sur le retour rapide sur investissements.L’acheminement du gaz a aussi évolué. L’utilisation de méthaniers capables de transporter le gaz naturel liquéfié (GNL) libère des aléas liés aux investissements dans des gazoducs. Elle correspond aussi à la diversification des origines de nos approvisionnements gaziers et au développement de la concurrence organisée entre les producteurs par les plus grands opérateurs.3/ les effets de la libéralisation.Au cœur du débat de septembre 2006, relatif à l’ouverture du capital de GDF (et de la perspective de sa fusion avec SUEZ), nous avons eu confirmation que la Commission Européenne reprochait à cette entreprise (et plus généralement aux groupes publics), ses contrats de long terme, ses terminaux gaziers et ses tarifs trop bas c’est-à-dire ses  » positions dominantes  » qualifiées d’  » obstacles  » pour un nouvel entrant désireux de  » percer  » sur le marché. Ce sont pourtant ces atouts, spécifiques à des entreprises et des politiques publiques, qui ont permis à notre pays d’avoir les tarifs les plus bas d’Europe en matière d’électricité et de gaz, car ne prenant en compte que les prix coûtants et excluant tout  » profit « , ce qui est aujourd’hui remis en cause, avec l’ouverture du capital d’EDF et de GDF et l’arrivée d’opérateurs privés.C’est sans doute pour cette raison que GDF n’a pas été candidat pour le projet de terminal d’Antifer, tandis qu’ EDF investit à Dunkerque ; à Montoire, en Loire Atlantique, GDF ne pourra agrandir ses installations qu’à condition de fournir le gaz supplémentaire à un concurrent et un autre port méthanier est également prévu dans le Verdon.Ainsi, GDF, qui est sans doute parmi les entreprises les plus compétentes dans ce type de projet, doit réduire son intervention…pour faire la place à la concurrence de groupes financiers, (ce qui ne signifie évidemment pas qu’un partenaire industriel comme la CIM soit à minimiser, mais notons que dans le nouveau groupe constitué pour le projet d’Antifer, Poweo passe de 66,66 à 50,33%, la CIM de 33,34 à 25,17%, tandis qu’EON obtient 24,5%).Certes, notre pays dispose d’une façade maritime importante, mais l’afflux de projets de terminaux interpelle…Il devrait conduire la puissance publique, à limiter les créations aux besoins réels de notre pays (et de nos voisins, compte tenu de la position géographique de la France), à pousser à des coopérations dans le cadre d’une politique cohérente au niveau européen et non à suivre les exigences de groupes qui se positionnent en fonction des seuls intérêts de leurs actionnaires. Sans oublier que la concurrence entre opérateurs et les hausses des prix du gaz peuvent entraîner des fluctuations et des sous utilisations lourdes de conséquences pour des sites difficiles à reconvertir…4/ Pour qu’une diversification industrielle reste possible.Un terminal méthanier n’est pas une installation banale ! Sécurité des installations comme des accès, protection des zones d’activité et des habitations, respect des milieux naturels…autant d’impératifs incontournables, qui sont au cœur du projet de terminal méthanier d’Antifer et du débat public…Mais comment ignorer l’accumulation, sur la région havraise, de sites industriels dits  » à risques  » ? La vocation industrielle et portuaire de notre région havraise est réelle et la qualité des conditions nautiques est connue. Mais, pour autant, faut-il continuer d’y admettre des installations dont la dangerosité est réelle ?Les niveaux de pollution et la densité des sites  » à risques  » commandent de réduire (et en priorité de ne plus augmenter) les atteintes à la santé des populations et à l’environnement. Cela passe par la réduction des risques liés aux entreprises existantes et par la prise en compte des problématiques de santé et de sécurité dans les propositions d’implantations industrielles nouvelles.Cette question concerne en particulier les projets de centrales au charbon sur la zone industrielle du Havre et il convient d’être clair à ce sujet ! Au-delà d’autres considérations, leur réalisation, éventuelle, ne pourrait qu’être dépendante de la faisabilité, au niveau industriel, des techniques de captation du C02. Or, cette étape est inaccessible à court terme, comme le rappelle le récent rapport de la commission  » Syrota  » sur  » les perspectives énergétiques en 2050 « …A l’opposé d’une augmentation de la concentration d’entreprises à risques, qui met à mal la santé des salariés et des populations, l’heure n’est-elle pas à la diversification industrielle, qui s’appuierait aussi sur nos atouts portuaires ? Or, en densifiant les implantations classées  » à risques « , cette diversification devient difficile, voire impossible !Cette question concerne évidemment aussi le projet de terminal méthanier : est-ce  » raisonnable  » de mettre sur un même site un port pétrolier et un port méthanier et que devient ainsi la diversification souhaitée par beaucoup de riverains ?5/ Innover.Si un terminal méthanier s’impose à Antifer, n’y a-t-il pas d’autres technologies que celle qui nous est présentée ?La presse spécialisée et l’ISEMAR (Institut Supérieur d’Etudes Maritimes) font état d’innovations qui ont dépassé le stade de l’expérimentation pour être aujourd’hui mises en œuvre.Que ce soit avec un terminal flottant, muni de moyens de stockage et de regazéification, relié à la terre par un gazoduc connecté au réseau de transport de gaz naturel, ou que ce soit en recourant à des méthaniers disposant, à bord, de moyens de regazéification et pouvant être reliés par gazoduc au réseau de transport, les alternatives au  » port méthanier classique  » existent et doivent être examinées au cours du débat public.Ces solutions sont peut être d’un coût plus élevé ; elles se heurteraient peut-être à Antifer à des contraintes liées aux caractéristiques du site, mais l’importance des enjeux et les exigences portées par les populations justifient qu’elles soient étudiées.Conclusion.Terminal méthanier ou pas ? A Antifer ou ailleurs ? Privé ou non ? Traditionnel ou innovant ? Quels enjeux ? Pour quels intérêts ?…Ces questions sont au cœur du débat ; elles touchent aux enjeux énergétiques qui, eux-mêmes, posent des questions éminemment politiques.La libéralisation et l’irruption des intérêts privés à la recherche de rentabilité rapide, dans un secteur aussi stratégique, perturbent les interrogations et elles ne sont pas à la hauteur des défis.La réponse aux questions posées par les évolutions des besoins sociaux et économiques n’est pas dans une concurrence destructrice ; elle passe par une maîtrise publique de l’ensemble de la chaîne énergétique, au niveau national comme au niveau européen et par un aménagement du territoire répondant aux besoins de notre pays, non à des attentes de rentabilité financière rapide.Pour ces raisons, je suis opposé à l’évolution actuelle du contexte énergétique en France et en Europe et le projet de terminal méthanier, qui en est une conséquence directe, ne saurait donc recevoir que mes plus grandes réserves.Daniel PAULDéputé de Seine Maritime€sur 10 ans.

  2. Thomas N dit :

    Là en effet il ne sera plus possible de prétendre que la Charente maritime n’est pas concernée !Entre St Georges et Royan, je le vois bien ressortir en plein milieu de la plage de St Georges ou sur la grande Conche peut etre leur foutu gazoduc !On n’arrete pas le progrès car comme zone urbanisée on ne peut pas faire mieux.

  3. Cette fois-ci la Charente Maritime est directement concernée.Messages à ceux qui étaient encore sceptiques : « Rejoignez la fronde ».