« La France risque-t-elle de compter bientôt trop de terminaux de réception du gaz naturel liquéfié, le GNL ? » au regard des trois projets de consctruction de terminaux thémaniers à propos desquels la Commission nationale du débat public devra se prononcer.
Le journal rappelle que « L’engouement pour le GNL n’est pas propre à la France. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la production de GNL dans le monde devrait doubler d’ici à 2015 pour atteindre 600 milliards de mètres cubes« .
Plusieurs raisons expliquent cette tendance selon Les Echos :
– pour les vendeurs, le transport du gaz par bateaux facilite les acheminements et réacheminements (déroutage d’une cargaison d’un point à un autre) ;
– pour les pouvoirs publics , la diversification des routes du gaz renforce la sécurité d’approvisionnement ;
– pour les industriels, le GNL a baissé et redevient attractif .
Mais le risque de la surcapacité se dessine déjà.
Le journal indique ainsi que le cabinet du ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo, considère que ces trois débats publics soulèveront «la question de l’opportunité et du nombre de terminaux nécessaires».
Il cite par ailleurs un cabinet de consultants spécialisés pour qui tous ces projets ne verront pas le jour parce qu’il n’y aurait pas de place pour tout le monde. Ce consultant explique par ailleurs la stratégie d’effet d’annonce des groupes financiers et industriels pour occuper le marché : «Si les industriels font des annonces, c’est pour décourager leurs concurrents. Avec un consortium et un nom, vous pouvez aller voir des investisseurs, signer des accords d’achat et de vente de gaz qui vous permettront de sécuriser votre projet et de faire en sorte qu’il se réalise. L’annonce participe d’une vraie démarche industrielle.»
Une surcapacité que le gestionnaire du réseau français de gazoducs, GRTgaz, devra absorber avec des investissements pouvant aller de 3,7 à 5,7 milliards d’euros pour « développer, renforcer ou moderniser ses infrastructures« . Investissements qui seraient directement liés aux nouveaux terminaux. Des marchés semble-t-il juteux pour GRTgaz, mais qui pourraient amener la capacité française aux alentours de « 60 milliards à 130 milliards de mètres cubes par an entre 2010 et 2015« . Des volumes qui, toujours selon le journal, « dépasseraient largement les besoins français« . Des investissements qui serviraient donc essentiellement à ouvrir de nouveaux marchés à l’exportation en réacheminant ces surcapacités notamment vers la Belgique et l’Allemagne. « Une belle opportunité, observe l’un des dirigeants de GRTgaz, pour faire de la France « autre chose que le cul-de-sac du gaz russe ».
Mais à en croire le journal, même pour GRTgaz, les conséquences pourraient être lourdes. Il précise que « la mise en service d’un terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) nécessite la construction de nouvelles canalisations, afin d’évacuer les volumes de gaz supplémentaires, ainsi que la création de nouvelles stations de compression pour fluidifier le réseau. Des chantiers relativement faciles à gérer lorsqu’un seul investissement de ce type est programmé. La situation se complique lorsqu’il s’agit de mener de front une demi-douzaine de projets, ce qui pourrait bien être le cas dans les années qui viennent…«
Gustave Defrance, membre des commissions du débat public des trois terminaux, précise enfin au journal que « Les trois projets de Dunkerque, du Havre et du Verdon sont en concurrence ».
Revue de presse – Pour mémoire : le rythme des publications d’articles notamment dans le journal régional Sud-Ouest ayant considérablement augmenté, nous vous invitons à les consulter directement dans l’espace que le journal a dédié au projet du terminal du Verdon à l’adresse suivante : http://www.sudouest.com/240807/cestapunta.asp
Rappelons également que Sud-Ouest a ouvert un forum sur le sujet.